Alors qu'une réouverture des terrasses se profile, la Ville de Lyon souhaite créer les conditions d'une reprise d'activité qui respectent les contraintes sanitaires en soutien du tissu commercial lyonnais. Une réouverture qui s'est faite en "co-construction" avec les professionnels de l'UMIH, selon son président Thierry Fontaine.
Thierry Fontaine (UMIH du Rhône) : "cafés, hôtels, restaurants et discothèques ont un rôle social"
Thierry Fontaine, président UMIH (© ES)
Ces derniers mois, plusieurs exonérations de charges ont déjà été mises en place pour aider les commerçants. Ce sont au total 8,5 millions d'euros d'exonérations qui ont été accordés, dont 3,7 sur les terrasses, à travers des dispositifs tels que : la gratuité totale pour les équipements de commerces saisonniers et autres objets saisonniers ; la gratuité équivalente à 9 mois pour les étalages annuels et autres objets ; la gratuité totale pour les terrasses saisonnières, les terrasses sur stationnement et emplacements de stationnement ; la gratuité partielle équivalente à 9 mois (75%) du montant de leur redevance pour les terrasses annuelles ; 313 000 € d'exonérations de loyers pour les commerçants locataires du parc privé de la Ville de Lyon, ou encore 280 000 € aux commerçants des Halles Paul-Bocuse.
"Encadrer ces réouvertures"
La Ville de Lyon et l'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) ont travaillé à l'élaboration d'une charte des terrasses.
"Aujourd'hui, nous concrétisons la bonne collaboration que nous entretenons avec l'UMIH et les professionnels depuis des mois avec un plan de soutien pour la réouverture des restaurants, bars, cafés. Nous voulons […] encadrer ces réouvertures dans le plus strict respect des consignes sanitaires et du partage de l'espace public", indique Valentin Lungenstrass, adjoint au maire en charge des mobilités, de la logistique urbaine et des espaces publics.
Les extensions de terrasses seront autorisées pour l'année 2021. Les surfaces ajoutées dans le cadre de ces extensions ne seront pas facturées.
Les commerçants ayant eu droit à une extension durant la période de déconfinement 2020 pourront étendre leur terrasse sur le même périmètre sauf avis contraire de la Ville. Les autres commerçants devront faire une demande auprès de la Ville.
Extension pour le même prix de redevance
Si le commerçant possède déjà une terrasse, l'extension peut atteindre + 50% de surface au maximum. Elle devra se faire dans le respect des cheminements piétons, des voies d'accès pompier et de la tranquillité du voisinage.
Il sera possible de s'installer devant un commerce voisin à condition d'avoir un accord écrit de sa part. La redevance sera la même. A partir du 1er juin, les terrasses seront à nouveau soumises aux redevances ordinaires.
Une charte
Tous les détails sont consignés dans la charte des terrasses et dans le règlement des implantations commerciales du domaine public. Les obligations habituelles (contrôle des nuisances sonores, horaires de fermeture, mobilier, interdiction de service hors assises) sont maintenues.
La Ville de Lyon ouvrira prochainement la possibilité de faire des demandes annuelles pour les terrasses sur stationnement, en plus de la période estivale actuellement disponible.
Garantir une réouverture apaisée, une priorité
Fin 2021, une consultation des professionnels et des Lyonnaises et Lyonnais débutera pour une actualisation du règlement des terrasses pour une entrée en vigueur pour 2023. Garantir une réouverture apaisée, est aussi une priorité de l'équipe municipale.
"Nous sommes tous bien évidemment impatients de voir les commerces de la Ville, notamment les cafés, bars et restaurants, qui sont de vrais symboles du lien social, reprendre vie, après cette longue parenthèse imposée par la crise sanitaire. Un équilibre est nécessaire pour concilier toutes les facettes de la vie nocturne entre animation, distraction mais également tranquillité publique et sécurité. C'est dans un esprit de travail collaboratif que se trouvent les clés de la réussite d'une reprise apaisée de l'activité des lieux de convivialité", assure Mohamed Chihi, adjoint au maire en charge de la sûreté, de la sécurité et de la tranquillité.
Des "chuteurs" pour garantir la médiation
Afin de répondre aux objectifs de tranquillité et de sécurité, une série de mesure seront également mises en place : Le "conseil Lyonnais de la Nuit" permettra de prendre en compte tout le spectre des dysfonctionnements nocturnes, liés ou non à l'activité des établissements, et sera force de propositions.
La médiation sociale nocturne sera expérimentée, avec l'ALTM (Agence Lyon Tranquillité Médiation), afin de favoriser le bien vivre ensemble, en début de soirée et début de nuit, sur des lieux très fréquentés de la vie nocturne.
Une approche complémentaire à celle de médiation sur l'espace public pourrait se traduire par la mise en place d'un protocole faisant appel à des "chuteurs", à l'initiative des gérants d'établissement.
L'effet déconfinement pourrait provoquer des troubles qui nécessitent une présence humaine au plus près des citoyens. La Ville invite donc les gérants dont les établissements provoquent des nuisances importantes pour le voisinage à dédier du personnel à la gestion de leur terrasse pour permettre une cohabitation sereine entre riverains et clients.
La police municipale interviendra jusqu'à deux heures du matin les fins de semaine aux côtés de la police nationale, avec qui nous avons contractualisé un plan de sécurisation, afin de garantir une présence et une réactivité face aux phénomènes de délinquance.