Nouvelle étape du déconfinement ce mercredi 9 juin avec à la clé des évolutions notables en matière de télétravail. Fini l'obligation de travail à distance à 100 %, mise en place - en théorie - dans toutes les entreprises quand cela était possible.
Un assouplissement dont les conditions précises reposent sur une discussion interne. "Les entreprises devront déterminer, à l'issue d'échanges entre la direction et les représentants des salariés, un nombre minimum de jours de télétravail pour chaque employé", indique le ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion dans la nouvelle mouture du protocole national applicable en entreprise à compter du 9 juin.
Plus de souplesse à la cantine
© Pxhere / Il est à nouveau possible de déjeuner à plusieurs à la cantine, en respectant la règle du six à table.
Pour ceux qui retournent travailler sur site, il ne faut toutefois pas s'attendre à retrouver la vie de bureau "normale". Masques, mètre obligatoire entre chaque personne, aération des locaux, réunions d'équipes à privilégier en visio, le protocole demeure assez strict.
A la cantine, les règles sont toutefois moins draconiennes. On peut à nouveau déjeuner à plusieurs, mais dans la limite de 6 personnes par table. La jauge du restaurant d'entreprise est limitée à 50% de sa capacité.
Quant aux pots de départ et autres moment de convivialité, ils peuvent de nouveau être organisés, "à condition de respecter les gestes barrières". Le ministère du Travail indique encore qu'ils doivent se tenir dans des espaces extérieurs et sans dépasser 25 personnes maximum.
François Turcas (CPME) : "Un retour progressif, mais clairement affirmé, au fonctionnement normal des entreprises"
Dans la région, les représentants des organisations patronales jugent ce protocole plutôt équilibré, à l'image de François Turcas, président de la CPME du Rhône.
"Je crois particulièrement important de souligner que le Gouvernement, et nous nous en félicitons, s'appuie sur le dialogue social en entreprise puisqu'il n'impose pas de règle et fait confiance à la qualité de ce dialogue pour définir ce qui est nécessaire à chaque entreprise", délivre-t-il, soulignant au passage que ce dialogue "a très bien fonctionné depuis le début de la crise pour construire les réponses pertinentes et adaptées".
© Marine-Agathe Gonard / François Turcas, président de la CPME du Rhône.
Sur un plan général, François Turcas se réjouit "que la très nette amélioration de la situation sanitaire se traduise par un retour progressif, mais clairement affirmé, au fonctionnement normal des entreprises pour favoriser le rebond économique".
Jean-Luc Raunicher (Medef Auvergne-Rhône-Alpes) : "L'Etat ne doit pas tout régenter, tout le temps, partout."
Quant à Jean-Luc Raunicher, président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes, il attend du Gouvernement qu'il accentue cette latitude laissée aux entreprises en matière d'organisation du travail entre présentiel et distanciel.
"Concernant le télétravail, les entreprises ont joué le jeu. Il faut désormais que le gouvernement leur redonne la main via les partenaires sociaux. Cela signifie, lorsqu'on passera dans un cadre « normal », une indispensable décentralisation les décisions au niveau des entreprises", plaide le patron du Medef Auvergne-Rhône-Alpes. "L'Etat ne doit pas tout régenter, tout le temps, partout."
© Denis-Fabien Corlin / "Concernant le télétravail, les entreprises ont joué le jeu", assure Jean-Luc Raunicher, président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes.
Prévention des risques psycho-sociaux : pas question de reporter toute la charge sur l'employeur
Jean-Luc Raunicher réagit également à un autre chapitre du protocole, celui lié aux risques psycho-sociaux liés au Covid-19, face auxquels les employeurs sont de nouveau appelés à la plus grande vigilance.
"L'employeur ne peut pas prévenir à lui seul tous les risques psycho-sociaux liés à la Covid, qui dépassent largement le cadre stricto sensu de l'entreprise et qui concernent la vie personnelle de chacun d'entre nous", défend le représentant du Medef régional.
Une façon d'affirmer que les conséquences de la crise du Covid sur la santé mentale ne pourront être abordés uniquement sous le prisme de l'entreprise.
Vaccination : les entreprises prêtes à accompagner le mouvement
© Pxhere
Le protocole en vigueur à compter du 9 juin insiste sur la diffusion de l'information des possibilités de vaccination sur le temps de travail en lien avec les services de santé au travail. Rien de nouveau pour François Turcas, soulignant "que le protocole en date du 18 mai 2021 proposait également aux employeurs d'informer les salariés sur la possibilité de recourir à la vaccination dans le cadre de la médecine du travail".
Jean-Luc Raunicher se montre pour sa part déterminé à accompagner le mouvement. "Les entreprises sont depuis le début totalement mobilisées pour apporter leur concours à l'intensification de la campagne de vaccination. Nous allons enfin pouvoir vacciner, soit sur le lieu de travail quand il existe un service de santé, soit permettre au salarié de s'absenter pour se faire vacciner", se satisfait-t-il.
Le président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes met toutefois en garde contre toute démarche trop "active". "Il ne faut pas pour autant tomber dans une forme de pression malsaine : la vaccination est un acte volontaire et couvert par le secret médical. Toute forme d'obligation sera contre-productive sur ce sujet", estime-t-il.