La crise Covid n’est pas encore oubliée, mais les professionnels de l’immobilier d’entreprise vont boucler l’exercice 2021 sur des bases plus élevées que 2020 et avec une visibilité sensiblement améliorée.
"Même si nous ne sommes pas encore revenus à la normale sur le marché du bureau", rappelle Loïc de Villard, directeur régional de CBRE. Néanmoins, tant sur celui-ci que sur celui des locaux d’activités, la demande placée a nettement progressé cette année. De 11 % sur les bureaux et de 5 % sur les locaux d’activité. "Mais nous partions de beaucoup plus loin sur le tertiaire pur", précise-t-il.
Marché du bureau : une demande en hausse de 15 % à Lyon
Pour les bureaux, 2021 s’achèvera à 418 000 m2 placés sur l’ensemble du territoire régional. Une montée en puissance incontestable si l’on se réfère à l’exercice précédent, mais un total très nettement inférieur à la moyenne régionale des cinq dernières années, qui s’établissait à plus de 482 000 m2.
Le redressement de Lyon, qui truste l’essentiel du marché du bureau en Auvergne-Rhône-Alpes et qui a vu la demande placée progresser de 15 %, explique en grande partie cette tendance haussière. Mais la forte dynamique enregistrée sur les bassins clermontois (+ 71 %) et valentinois (+ 51 %) n’est pas sans effet sur cette progression.
Une offre sous tension pour les locaux d’activité
A l’inverse du tertiaire pur, le marché des locaux d’activité n’avait pas été ébranlé en Auvergne-Rhône-Alpes en 2020. Certes en recul par rapport à l’année précédente, il était resté à un niveau supérieur à la moyenne quinquennale. De ce fait, la progression enregistrée en 2021 est moins marquante. Elle se limite à 5 %, sur un marché qui culmine désormais à plus de 904 000 m2 placés.
"Il convient de mettre ce chiffre en perspective avec la moyenne quinquennale, qui s’établit à plus de 813 000 m2", indique Loïc de Villard. Avant de préciser, qu’à l’exception de Valence et Annecy, tous les territoires d’Auvergne-Rhône-Alpes enregistrent une progression.
L’offre disponible, en chute libre depuis cinq ans, pourrait cependant peser sur l’avenir du marché des locaux d’activités, si rien n’est fait pour libérer de nouveaux fonciers.
En 2021, elle recule encore de 25 % pour s’établir à 636 000 m2, soit nettement moins d’une année de commercialisation. "Par rapport à la moyenne décennale, le reflux est de 37 %", constate Loïc de Villard. Une tendance lourde, qui tire naturellement les prix vers le haut, à la vente comme à la location.
Lyon : le marché retrouve des couleurs
A Lyon, les voyants passent de nouveau au vert sur le marché de l’immobilier d’entreprise. Après les baisses enregistrées en 2020 sur les segments des bureaux et des locaux d’activité, le crû 2021 s’annonce bien meilleur.
Ainsi, sur le marché des bureaux, à la fin du troisième trimestre 2021 la demande placée progressait de 15 % par rapport à l’année précédente, se dirigeant vers un total de 250 000 m2. Certes très loin encore de la moyenne quinquennale, à près de 310 000 m2, mais nettement raffermie cependant.
Villeurbanne et surtout Gerland sont les deux grands quartiers bénéficiaires de ce redressement, avec des augmentations respectives de 15 % pour le premier et 32 % pour le second. Faute de produits neufs, la Part-Dieu enregistre en revanche une chute de 35 % à seulement 13 600 m2.
La donne pourrait cependant changer dans les prochains mois, avec une offre immédiate en forte progression (+ 34 %). Gerland, toujours, mais aussi la Part-Dieu, le secteur de Vaise, Villeurbanne et la Confluence portent les principaux projets.
Dans le même temps, à l’échelle de la Métropole de Lyon, le marché des locaux d’activité s’oriente également à la hausse. À fin 2021, la demande placée devrait s’inscrire en hausse de 5 % à 360 000 m2.