Parue en 2015, la pièce de l'auteur russe qui déclare préférer « écrire un théâtre qui fait du bien, qui ne rajoute pas de mal ou de lourdeur à ce monde, au contraire » examine la notion de vérité. « Dans la vie il n'y a rien d'entier, mais seulement de menus morceaux éclatés, il n'y a pas de fable unique, mais une multitude d'épisodes, il n'y a rien d'essentiel, mais seulement de menus détails » pense soudain Sandra, l'une des quatre protagonistes de la pièce.
Racontée par des jeunes gens, cette histoire qui se narre comme un conte, quatre monologues mêlés qui défont les certitudes de cette histoire apparemment simple, celle d'un vieil homme sur son lit de mort qui fait sa plus belle déclaration d'amour à sa femme.
La vie n'étant jamais simple, « la succession des récits vient voiler peu à peu la clarté de cette évidence. Toutes les évidences, les certitudes vont vaciller, un petit espace vient faire douter de la réalité des sentiments, de la réalité de nos perceptions, de la réalité même du récit. Dans le texte de Viripaev, comme dans le monde peut-être, rien n'est stable, rien n'est constant », explique le metteur en scène dans sa note d'intention.
Ce n'est pas un hasard si le texte s'intitule Illusions. Tout comme ce n'est pas un hasard si Olivier Maurin a voulu se confronter à ce texte sensible, lui qui aime la délicatesse et la douceur.
Des qualités qu'on retrouve particulièrement ici, dans son travail de direction d'acteurs, tellement subtil qu'on pourrait penser qu'il n'y en pas.
Tout comme le dispositif scénographique qui ose le rapport intime au public, sans forcer. Un travail d'orfèvre, raffiné et savamment rythmé.
TNP, 27 septembre au 13 octobre, www.tnp-villeurbanne.com