La success story familiale qui a fait de Mixel le spécialiste français de l’agitation industrielle touchera à sa fin dans quelques semaines. Présidée depuis plus de 30 ans par Philippe Eyraud, la PME basée à Dardilly (80 salariés dont 20 en Chine) entrera alors dans le giron de GMM Pfaudler.
Ce passage sous pavillon allemand interviendra d’ici la fin du premier trimestre 2023. "Mais attention, il ne s’agit surtout pas d’une vente défensive, assure le dirigeant de l’entreprise. Bien au contraire."
Décidé à se retirer des affaires, au sortir d’un exercice 2022 encore placé sous le signe de la croissance - 20 millions d'euros de commandes signées en 2022, après avoir réalisé 15 millions d'euros de chiffre d’affaires en 2021 - Philippe Eyraud voulait trouver un industriel pour prolonger la dynamique de Mixel.
"Il n’était pas question de céder l’entreprise à un financier. J’étais plutôt à la recherche d’un véritable porte-avions pour prolonger ce que j’ai fait, mais en accéléré. Il me fallait un industriel très bien structuré, implanté mondialement, avec des usines, un réseau commercial...", détaille-t-il.
Des complémentarités évidentes entre Mixel et GMM Pfaudler
Son choix s’est donc arrêté sur une ETI allemande installée près de Francfort, elle-même adossée sur un groupe industriel indien. Spécialisé dans la conception, la fabrication, l’installation et l’entretien d’unités industrielles complètes de génie chimique, GMM Pfaudler emploie quelque 1 800 collaborateurs, réalise plus de 340 millions de dollars de chiffre d’affaires et compte 15 sites de fabrication dans le monde.
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Cette dimension mondiale a d’ailleurs en partie guidé le choix de Philipe Eyraud."Nous n’avons pas réussi à nous implanter au Brésil par manque de puissance de feu, explique-t-il. Grâce à GMM Pfaudler, Mixel va pouvoir prendre pied dans ce pays." L’ETI allemande dispose déjà d’une filiale sur place, qui correspond en tous points au partenaire que Philippe Eyraud aurait pu chercher en restant aux affaires. "L’idée étant de dupliquer mon modèle chinois : concevoir à Dardilly, puis fabriquer et commercialiser sur le site brésilien", explique-t-il.
Toujours ambitieux pour l’entreprise qu’il a présidée pendant trois décennies, et qu’il accompagnera encore pendant quelques mois pour faciliter la transition, le dirigeant de Mixel ajoute qu’il a obtenu des garanties. "GMM Pfaudler va maintenir, voire renforcer, le site de Dardilly, qui va même devenir la pierre angulaire du développement de son activité de mixing", affirme-t-il. Cette business unit mixing, qui pèse environ 30 millions d'euros aujourd’hui, devrait ainsi réaliser 100 millions d'euros à horizon de cinq à sept ans.