Quel est l’état de la menace aujourd’hui et comment pourrait-elle évoluer pour les années à venir ?
"Nous sommes aujourd’hui en guerre économique, dans un contexte où la menace de cyberattaques est agitée de façon décomplexée par certains grands états. Les agressions sont de plus en plus nombreuses. Il faut être clair : nous n’avons pas de vrais amis.
Depuis Lyon, les agents de la DRSD engagés sur le front de la cyberguerre
La crise du Covid a joué le rôle d’accélérateur. On parle de « tsunami cybernétique ». En 2020, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, l’Anssi, a relevé quatre fois plus d’attaques qu’en 2019. L’année 2021 se déroule sur les mêmes bases.
La menace ne va pas se calmer en 2022, bien au contraire. Avec l’arrivée effective ou programmée de nouvelles technologies ou applications, telles que la domotique, la voiture autonome, on peut l’imaginer. Car tout ce qui est connecté est par nature piratable."
"Dans notre service, je veux des paranoïaques sereins"
A Lyon, la DRSD sur le front face aux cyber menaces
Vers quelles solutions se tourner dans un monde toujours plus connecté justement ?
"D’une manière ou d’une autre, il faut recréer des barrières, renouer avec une forme de patriotisme économique qui a toujours existé dans certains pays. Et ouvrir les yeux. Dans notre service, je veux des paranoïaques sereins : pas de naïveté, pas d’hystérisation de le menace."
Quels conseils donneriez-vous à des entreprises victimes d’une cyberattaque ?
"Ce que l’on appelle le « hack back », c’est-à-dire la riposte numérique ou cyber légitime défense, ne représente ni une bonne idée ni une bonne solution. Le risque d’escalade est à prendre en considération.
De la même façon, en cas de rançongiciel par exemple, payer ne veut pas dire être tranquille pour autant. Car cela n’empêche pas forcément un vol de données au passage. Mon conseil aux entreprises et organisations travaillant en lien avec la défense est simple : en cas de problème, appelez notre service, nous vous dirons quoi faire."