AccueilArt de vivreSantéContre les médicaments falsifiés, une répression à la traîne

Contre les médicaments falsifiés, une répression à la traîne

Face au développement du trafic des médicaments falsifiés dans le monde, l'Académie vétérinaire de France ainsi que les Académies de médecine et de pharmacie rappellent « l'impérative nécessité de lutter contre ce fléau ».
Contre les médicaments falsifiés, une répression à la traîne
PHOVOIR

Art de vivreSanté Publié le ,

Dans un rapport commun, les trois académies dénoncent l’inertie des autorités mondiales dans la répression du trafic des médicaments falsifiés. Pourtant ces derniers entraînent un préjudice grave pour les malades privés d’un traitement efficace. En effet dans 60 % des cas, aucun principe actif n’est retrouvé dans ces produits. Ils peuvent aussi être sous-dosés et à l’origine d’échecs thérapeutiques dramatiques. Ces « médicaments » sont également parfois dangereux, en raison de la présence de composés toxiques. Les académies citent l’exemple de l’éthylène glycol (un antigel hautement toxique) retrouvé dans des sirops contre la toux !

Ce fléau gagne par ailleurs du terrain. « On évoque des taux de 20 % à 30 % du marché pour l’Afrique sub-saharienne et l’Asie du Sud-Est », indique l’Académie nationale de médecine. « Ils sont encore plus élevés dans les zones de conflit ». Les pays développés sont également confrontés à ce problème. Les Etats-Unis ont par exemple mis en place un système d’alerte permettant à la fois la notification des cas relevés et la diffusion d’une information sur les incidents engendrés. Dans ce pays, la fraude concerne souvent des médicaments onéreux : anticancéreux, immunosuppresseurs. La France est pour l’instant épargnée. Cette exception s’explique en grande partie par la chaîne pharmaceutique très structurée et réglementée. Et bien entendu le système de couverture de l’assurance maladie !

En Europe, près de la moitié des médicaments vendus sur Internet en dehors des sites légaux seraient des faux. Dans ce domaine, l’Hexagone est clairement concerné. En effet, plus de 300 sites illégaux ont ainsi été répertoriés en France.

Les académies recommandent à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de renoncer à « son attitude laxiste et de se doter de moyens renforcés pour un engagement réel, efficace et suivi ». Elles demandent également aux Etats d’alerter sans relâche l’opinion publique sur les risques inhérents à l’usage des médicaments falsifiés et d’inciter à éviter le recours aux achats sur Internet. Ces institutions rappellent enfin qu’une politique de prévention de ces trafics requiert un accès facilité aux médicaments pour les pays défavorisés.

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