Difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, fatigue diurne… Un Français sur quatre affirme manquer de sommeil au point de devoir récupérer le week-end, et près d’un tiers déclare souffrir d’au moins un trouble du sommeil… « En présence d’une plainte, nous devons d’abord éliminer les éventuelles origines secondaires », confirme le Dr Marc Beck, médecin généraliste spécialisé en micronutrition et en phytothérapie. « Il s’agit de s’assurer que l’insomnie n’est pas liée à une maladie telle qu’une arthrose par exemple. En l’absence de cause organique et de terrain anxieux ou dépressif, nous sommes bien souvent face à des problèmes de décalages de phases ». C’est-à-dire un « déséquilibre entre les systèmes d’endormissement et d’éveil ». Si bien que nous gagnons les bras de Morphée tardivement et/ou on ouvre l’œil tôt le matin. « Ce n’est pas forcément un problème », enchaîne le Dr Beck, « mais cela peut être inadapté à notre mode de vie ».
Resynchroniser l’horloge
Ces décalages peuvent être liés à la sécrétion de mélatonine. Fabriquée au niveau de l’hypothalamus en réponse à l’absence de lumière, cette hormone nous « annonce » l’heure du coucher. Elle connaît un pic vers 3 h du matin mais sa fabrication peut être déficitaire ou décalée. « A cause notamment des écrans à lumière bleue comme les smartphones et tablettes qui retardent sa sécrétion », glisse le Dr Patrick Lemoine. « C’est pourquoi il est déconseillé de les regarder le soir après 19 h ».
Par ailleurs, la mélatonine a besoin « de neuromédiateurs comme la sérotonine et la noradrénaline qui sont fabriqués à partir notamment de vitamines B9 et de tryptophane », enchaîne le Dr Beck. En cas de manque, privilégiez les abats, les légumineuses, les légumes à feuilles et les produits laitiers. Et si ce n’est pas suffisant, « la prise en charge passe par une supplémentation adaptée » en micronutriment. Ou en mélatonine bien sûr, « qui peut également se justifier en cas de désynchronisation due à un décalage horaire lors d’un voyage au long cours », précise le médecin.
Mélatonine et plantes
Cette individualisation de la prise en charge peut aussi passer par la phytothérapie à base d’extraits de plantes standardisées (EPS). « L’hyperactivité des systèmes d’éveil est liée à la gestion du stress », complète-t-il. Misez alors sur la valériane, l’eschscholtzia, la rhodiole et encore la passiflore. Sans oublier les ultimes conseils du Dr Lemoine : « Levez-vous à heure fixe, couchez-vous lorsque vous avez envie de dormir, ne faites pas de sieste d’une durée supérieure à 20 minutes ». Et fuyez la « lumière bleue du soir…»
Vous souhaitez en savoir davantage sur la phytothérapie clinique individualisée et trouver un médecin formé à son utilisation ? Le plus simple est de vous rendre sur le site de l’Institut européen des substances végétales (IESV) à l’adresse : www.iesv.org/.
Sources : Destination Santé