« C'est un nouveau record pour la création d'entreprises en Auvergne-Rhône-Alpes car la région passe le seuil des 25 000 créations d'entreprises, en comptabilisant les microentreprises », commente Annelise Robert, responsable conjoncture à l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes, le 13 janvier 2020, lors de la présentation de la dernière étude de conjoncture pour le troisième trimestre 2019. La croissance est de 4,8 % par rapport au trimestre précédent. Tous les secteurs d'activités contribuent à ce dynamisme régional : la création d'entreprises dans le domaine des services augmente de 4,3 % (ils représentent 56 % des créations au T3), de + 16,4 % dans le secteur de la construction et de + 6,3 % dans celui de l'industrie. « Le commerce progresse timidement, dit l'Insee, avec une hausse de 1,1 %. » La part des microentreprises repart à la hausse, + 1,6 %, alors qu'elle avait marqué le pas le trimestre précédent. Sur une année glissante, l'Insee parle « d'une explosion des immatriculations des microentreprises avec une hausse de 25,7 % ». Les créations d'entreprises classiques « accélèrent aussi ce trimestre à un rythme plus rapide dans notre région qu'en France » : + 7,7 % sur le trimestre et + 17,6 % sur an. La construction et les services soutiennent la création d'entreprises classiques.
Taux de chômage en hausse à 7,4 %
« Historiquement, la région et la France suivent la même courbe d'évolution du chômage. Au T3 2019, il s'établit à 7,4 % de la population active en Auvergne-Rhône-Alpes, soit une progression trimestrielle de 0,1 %. Notons que c'est la première fois que le chômage augmente depuis début 2018. En France, le taux de chômage s'établit à 8,6 % et connaît la même hausse que dans notre région », explique Annelise Robert. Toutefois, sur une année lissée, le taux de chômage est en repli de 0,4 point, « notamment grâce à une fin 2018 dynamique ».
Des disparités persistent au sein des départements de la grande région avec des taux de chômage notés entre 5 % et 9,5 %. Les départements les moins touchés sont le Cantal (5 % au T3 avec une stabilité trimestrielle et une baisse annuelle de 0,4 %) et le Rhône, hors métropole (5,4 % au T3 avec une hausse trimestrielle de 0,1 % et une baisse annuelle de 0,3 point). La Drôme et l'Ardèche enregistrent les plus forts taux de chômage avec respectivement 9,5 % et 9,4 %, des baisses annuelles de 0,5 % et 0,6 % sont cependant relevées. La Métropole de Lyon enregistre un taux de chômage de 8,3 % (en baisse de 0,5 point sur un an), la Loire de 8,5 % (- 0,4 point en un an) et l'Isère de 7 % (- 0,5 % sur une année glissante).
Avec 30 % de l'emploi régional, le Rhône « stimule et est moteur de l'emploi en Auvergne-Rhône-Alpes », souligne l'Insee. L'emploi salarié total dans la région progresse de 0,1 % au T3 par rapport au T2, soit 4 400 salariés supplémentaires. Le secteur privé crée des emplois (+ 0,2 %) alors « le secteur public est quasiment à l'arrêt ».
Le tourisme dynamique cet été 2019
Au T3 2019, les hôtels de la région ont enregistré 7,1 millions de nuitées, soit une hausse de 1,3 % par rapport à l'été 2018. « La fréquentation estivale traditionnellement élevée bat encore des records en 2019 », souligne Annelise Robert. Le taux d'occupation des chambres s'établit à 63 %, soit + 1,5 % par rapport à 2018. La Loire voit sa fréquentation estivale fortement augmenter à + 8,6 %. Le Rhône progresse de 3,8 % et passe pour la première fois la barre des 1,5 million de nuitées, « faisant jeu égal avec la Haute-Savoie qui progresse de 2,5 % ».
Ces performances touristiques peuvent s'expliquer par « des mouvement en France qui ont moins incités à partir à l'étranger, une météo plutôt clémente et favorable aux weekends et des jours fériés et des weekends plus nombreux », avance Bertrand Kauffmann, directeur régional de l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes.