L'endroit s'est avéré idoine. En raison d'une actualité volcanique, le congrès de l'ordre des experts-comptables, 73e du nom, ne pouvait qu'échoir en Puy-de-Dôme. Et les doutes liés à la fréquentation ont rapidement été levés par Charles-RenéTandé, président du Conseil supérieur de l'ordre des experts-comptables, rasséréné par une audience estimée à 4 000 inscrits : « Cette forte participation témoigne de l'engouement de notre profession pour les enjeux importants à venir ».
La thématique porteuse, axée autour de la stratégie et des compétences au service de la croissance, explique également l'attrait pour ce congrès. « Nous devons avoir une vision au bénéfice de nos cabinets. Ces derniers doivent définir de vraies stratégies, en tenant compte des évolutions technologiques et législatives », poursuit Charles-RenéTandé.
La digitalisation et le numérique ont imprégné les trois journées de travail, de réflexion et d'échanges en terre auvergnate. « La blockchain, le big data ou encore l'intelligence artificielle sont perçus comme des évolutions angoissantes. Si aucun secteur d'activité n'est menacé de disparition, certaines tâches seront automatisées et disruptées. Il faut voir ces évolutions comme des opportunités. L'occasion de montrer l'agilité et la capacité d'adaptation de notre profession. Il conviendra d'accompagner la formation numérique des experts-comptables pour qu'ils puissent, avec efficacité, répondre aux attentes de leurs clients ».
Face à un auditoire acquis, Charles-René Tandé a énuméré les points positifs de la loi PACTE (lire encadré), tout en fustigeant l'article 9 de cette dernière, à savoir « le relèvement des seuils, qui impactera défavorablement les commissaires aux comptes, mais aussi les experts-comptables ».
Loi PACTE : du positif !
Adoptée en première lecture à l'Assemblée, et avant son passage au Sénat début 2019, la loi PACTE a été décryptée par Charles-René Tandé. Le président du CSOEC a relevé du positif : « Nous avons obtenu pêle-mêle le mandat de règlement (la possibilité de procéder pour le compte du client à des paiements à destination des fournisseurs), le mandat implicite (l'expert-comptable pourra interagir avec l'administration fiscale et les organismes de Sécurité sociale pour son client), la reconnaissance de l'expert-comptable dans l'entreprise et l'affirmation du rôle de l'expert-comptable dans l'environnement numérique ».