Comment est né votre projet ?
Vance Bergeron a été victime d'un accident en 2013. Alors qu'il se rendait au travail à vélo, il a été percuté par une voiture. Devenu tétraplégique, ce chercheur en physique s'est documenté sur la neuro-rééducation pour améliorer son quotidien. En 2015, il est revenu au laboratoire de physique de l'ENS et j'ai rejoint celui qui avait été mon directeur de thèse pour participer au projet. Nous avons fait le constat que des thérapies et des technologies sont souvent mises au point par des chercheurs, mais qu'ensuite elles ne sont jamais disponibles pour le grand public. Notre projet vise bien à toucher la communauté des patients.
Sur quoi travaillez-vous exactement ?
Nous avons choisi de nous concentrer sur un vélo à stimulation électrique destiné à la rééducation. Cet outil permet de refaire circuler le sang dans les membres et d'améliorer la condition physique donc la qualité de vie. Nous sommes sur une activité sportive à but rééducatif afin d'empêcher le corps de se dégrader. Nous avons créé l'association ANTS (Advanced Neurorehabilitation Therapies), qui signifie fourmi en anglais, pour faire le lien avec les patients paralysés. Le triptyque Recherche / Association / Projet de start-up était en place. En 2016, nous avons participé au Cybathlon, équivalent des JO pour des athlètes bioniques, qui nous a permis de tester le vélo en compétition.
A quel stade en êtes-vous aujourd'hui ?
Nous avons réalisé différents prototypes et il nous reste à effectuer quelques réglages techniques pour rendre le vélo simple d'utilisation au quotidien. Pour la partie de stimulation électrique, nous collaborons avec la start-up serbe 3F. D'ici un an, nous proposerons un produit commercialisable et créerons alors notre start-up. Pour l'heure, le nom de code du projet est Circles. Nous bénéficions du soutien de Pulsalys qui met à notre disposition un ingénieur à temps plein pendant 6 mois et nous accompagne sur tout le volet ingénierie. Côté business, nous sommes suivis par l'incubateur d'innovation sociale Alter'Incub. Début 2019, nous nous lancerons dans la recherche de financement pour passer à la phase d'industrialisation de notre vélo. Notre objectif est de ne pas dépasser un prix de vente de 5 000 €.
Quels marchés visez-vous ?
Nous proposerons le vélo à stimulation électrique aux centres de rééducation en milieu hospitalier et aux centres de kinésithérapie. Nous espérons ensuite rendre l'outil disponible directement pour l'utilisateur pour lui permettre d'être plus mobile. Nous voudrions aussi être présents dans les salles de sport qui veulent toucher un public en situation de handicap.