Sur fond d’hypnose et dans un cocktail vitaminé, il reprend le genre avec aisance mais se laisse emporter et ne parvient pas à convaincre.
Londres. Un commissaire-priseur, Simon (James McAvoy), sert de complice à Franck (Vincent Cassel) et sa bande de malfrats pour dérober un précieux tableau de Goya, Le vol des sorcières, et ce, afin de rembourser ses dettes de jeux. Dans l’action, il se fait assommer et perd la mémoire. A son réveil, le tableau est introuvable et impossible pour lui de se rappeler de l’endroit où il peut-être, malgré torture et menace. Sous l’impulsion et la surveillance des auteurs du vol, il consulte alors une hypnothérapeute (Rosario Dawson).
Le thème du braquage et le profil gangster du début sont prétextes à s’immiscer dans le film noir pour le réalisateur, dans un labyrinthe hypnotique où les trois protagonistes, bien interprétés dans leur jeu respectif, possèdent des points de vue divergents, le tout dans un récit à rebondissement, où chaque tiroir laisse entrevoir un autre. Trance intègre le trio classique : manipulation, séduction et violence, dans lequel hypnose et mémoire forment le cocktail, entre rêve et réalité. Danny Boyle souhaitait un film qui soit du pur divertissement, et cela se ressent.
La mise en scène est plutôt soignée, dans un rythme soutenu, avec effets de style, jeux de lumières et ambiances spécifiques qui viennent renforcer le décor. Mais le tout est un brin simpliste, avec ses clichés, et ne suffit pas à redorer le blason du film qui délaisse son potentiel de départ au profit d’un air de déjà-vu. Le récit sonne incomplet. La trame est un peu chancelante. Le réalisateur s’y perd et ne paraît pas maîtriser suffisamment son sujet. Cependant, malgré ces lacunes, Trance demeure un divertissement, s’assumant comme tel, dans lequel le spectateur n’a pas le temps de s’ennuyer, et se plaira peut-être à découvrir le réalisateur de Transpotting et Petits meurtres entre amis s’amuser dans un registre qui s’y prête assez bien.
Maxime Deblon
Cinéma - Trance : du pur divertissement
Avec ce film, le réalisateur anglais Danny Boyle se fait plaisir dans le registre du thriller psychologique.
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