Le réalisateur hongkongais Wong-Kar-Wai signe avec brio une déclaration d’amour au kung-fu, dans un film doté d’une mise en scène à la plastique superbe, qui s’inspire de l’histoire d’Ip Man, maître de cet art, sur une période s’étendant de l’avant-guerre et l’occupation de la Chine par les Japonais jusqu’au début des années 1950.
Ip Man, maître du style Wing Chun (et mentor par la suite de Bruce Lee), est appelé en 1936 à succéder au grand maître Baosen. Il croisera ainsi la route de sa fille Gong Er, héritière du style Ba Gua. Puis vint l’invasion japonaise de 1937 à 1945, avec son lot de division, trahison, vengeance, affrontement ou simple survie ; une trame teintée d’un amour impossible, dans une succession de séquences s’attardant sur chaque protagoniste et leurs rencontres, à travers différentes périodes. Les rôles y sont très bien interprétés et le duo Tony Leung et Zhang Zi Yi fonctionne tout en subtilité. Empreint de mélancolie, évoquant des thèmes comme la transmission ou le temps qui passe, le film s’imprègne avant tout de l’art martial auquel il se consacre, le kung-fu, essence même du récit, et l’illustre avec des scènes de duels ou d’affrontements à plusieurs, magnifiquement filmées. Le réalisateur s’en donne à coeur joie. Wong-Kar-Wai filme avec brio chaque détail, chaque geste et chaque technique, enchaîne les différents plans, s’attarde sur chaque mouvement ou chaque visage, glisse des ralentis du plus bel effet, et n’oublie pas d’imprégner certaines séquences d’un environnement dévoué, rythmé par la pluie ou la neige, dans un ballet sublimement orchestré.
Partant d’une trame bien ficelée, le scénario tend cependant à se perdre, laissant les spectateurs un peu en reste face au contexte traité, au sein d’un biopic qui n’en est pas vraiment un. Mais l’essentiel demeure : un beau film sur le kungfu ; un hommage à l’âge d’or de son histoire et à l’un de ses maîtres ; un clin d’oeil à son célèbre disciple.
Maxime Deblon
Cinéma - The Grandmaster
Le réalisateur hongkongais Wong-Kar-Wai signe avec brio une déclaration d’amour au kung-fu, dans un film doté d’une mise en scène à la plastique superbe, qui s’inspire de l’histoire d’Ip Man, maître de cet art, sur une période s’étendant de l’avant-guerre et l’occupation de la Chine par les Japonais jusqu’au début des années 1950. Ip Man, maître du style Wing Chun (et mentor par la suite de Bruce Lee), est appelé en 1936 à succéder au grand maître Baosen.
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