Une juge d’instruction coincée qui tombe enceinte mystérieusement, un petit cambrioleur accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, un décor de parodie judiciaire : personnel et drôle malgré des lourdeurs, et des longueurs, c’est 9 mois ferme, le dernier Dupontel.
Albert Dupontel revient avec une comédie énervée et tendue comme lui, enlevée et rythmée… Le plus étonnant dans 9 mois ferme, ce n’est pas le scénario, pourtant assez cocasse, ce serait la mise en scène, et l’esthétique Dupontel. Des lumières et des contre-jours, des couleurs, des ambiances… On l’avait déjà remarqué dans Le Vilain (2008), ici, cela saute aux yeux. On passe sur le délire gore du découpage du vieux monsieur… La cinquantaine de Dupontel (en janvier prochain) lui réussit, si elle lui apporte la maîtrise, elle lui ôte toutefois un peu de sa folie légendaire : une fin conventionnelle, quelques images convenues autour du thème « Lorsque l’enfant paraît... ». Avec ses imperfections, ses lourdeurs parfois, le film donne de grands moments d’acteurs, dont celui de l’avocat d’Assises bègue (Nicolas Marié) mais néanmoins lyrique qui restera dans les annales. A voir aussi la scène d’ouverture de la soirée réveillon du barreau, avec un souci du détail très « chiadé ». Le pouvoir comique de Sandrine Kiberlain est définitivement confirmé, l’actrice a trouvé son emploi : les grandes duduches coincées un peu innocentes et décalées (cf. Tip Top, dernier film en date, où elle partage l’affiche avec Isabelle Huppert). Les participations de Dujardin (à ne pas louper, on n’y fait pas forcément attention à l’écran) et de Terry Gilliam « posent » la marque comique du réalisateur. Au-delà des numéros d’acteurs et de la situation (une juge d’instruction stricte et célibataire se retrouve mystérieusement enceinte…), Dupontel assoit son style entre Francis Weber et Jean-Pierre Jeunet avec le mordant en plus que n’ont pas le premier ni le deuxième. Il aimerait toutefois lorgner du côté des Monty Python, mais son cinéma, s’il contient la dose indispensable de dérision et la subversion, n’est pas intello, dommage !
Eric Séveyrat
Cinéma - Parodie de justice
Une juge d’instruction coincée qui tombe enceinte mystérieusement, un petit cambrioleur accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, un décor de parodie judiciaire : personnel et drôle malgré des lourdeurs, et des longueurs, c’est 9 mois ferme, le dernier Dupontel. Albert Dupontel revient avec une comédie énervée et tendue comme lui, enlevée et rythmée… Le plus étonnant dans 9 mois ferme, ce n’est pas le scénario, pourtant assez cocasse, ce serait la mise en scène, et l’esthétique Dupontel.
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