Quelle idée géniale que celle de Pablo Berger d’adapter le conte de Grimm au cinéma dans un Blanche-neige en noir et blanc muet, cent fois mieux réussi et plus profond que l’«oscarisé» The Artist !
Ce Blanche-neige au pays des taureaux, Blancanieves, est profondément habité par le sens de la dramaturgie tauromachique, par la douce désespérance andalouse et le cinéma muet des années 1920. Un film réussi qui détonne dans la filmographie actuelle. Le flamenco, les castagnettes et les mantilles, dans le décor années 1915-20 à Séville et en Andalousie, ajoutent du sens au drame de la jeune fille, qui accumule les malheurs dès la naissance. Pablo Berger semble fortement imprégné de Tod Browning et de son chef d’oeuvre, Freaks La monstrueuse parade (1932). Tout est Blancanieves avec le thème éternel de l’orpheline et de la belle-mère cruelle (quel analyste s’est penché pour comprendre pourquoi, dans deux contes sur trois, la mère est automatiquement morte et remplacée par une marâtre infréquentable ?). Cinématographiquement parlant (si l’on peut dire !), on oublie le muet, le noir et blanc, après cinq minutes de film. La musique magnifique « parle » d’elle-même. Jusqu’à « la dernière larme », Berger a fait un film sensible, beau, mais aussi souriant (voire les scènes avec les nains, les scènes érotico-théâtrales). Le bien et le mal, la bonté et la perversité s’affrontent, mais comme dans la vie, cela finit toujours dans un entre-deux dégradé de gris. Plus besoin de sons inutiles, l’image parle, enfin !
Eric Séveyrat
Cinéma - Olé ! Blanche-neige !
Quelle idée géniale que celle de Pablo Berger d’adapter le conte de Grimm au cinéma dans un Blanche-neige en noir et blanc muet, cent fois mieux réussi et plus profond que l’«oscarisé» The Artist ! Ce Blanche-neige au pays des taureaux, Blancanieves, est profondément habité par le sens de la dramaturgie tauromachique, par la douce désespérance andalouse et le cinéma muet des années 1920.
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