Excusez du peu : Annie Girardot, De Funès, Pierre Richard, Daniel Auteuil, Emmanuel Béart, Jacques Brel, Claude Jade, Jane Birkin, Philippe Noiret, Michel Serrault, Michel Piccoli… Hormis aux étudiants de cinéma, Molinaro ne dit pas grand-chose à la génération des moins de 40 ans, fan des Tarantino/Jeunet/Besson/ Cameron... Et pourtant, que seraient Dupontel, Dany Boon, Gad Elmaleh, Valérie Lemercier sans cette filiation ? Cette persistance rétinienne de jeunesse qu’ils se plaisent à rappeler parfois ? Qui a vu dans sa prime jeunesse ou son adolescence boutonneuse : les « Téléphone rose », « Mon oncle Benjamin », « La Cage aux Folles »…ne s’en remet pas tout de suite ! De même pour « Cause toujours… tu m’intéresses », avec Girardot et Marielle, dont le titre est passé dans le langage commun, comme les « Misérables » de Victor Hugo. Pour la plupart des cinéphiles estampillés Nouvelle Vague, Molinaro, comme Lautner, a longtemps été un repoussoir, un cinéma de papa, sur lequel il était de bon ton de cracher son fiel. Mais c’était l’accès premier au cinéma dès les années soixante à travers la télé. Molinaro, c’était aussi les attachés cases ridicules, les pantalons pattes d’eph., les costumes cintrés, les robes à fleurs, les Trente Glorieuses, la France frondeuse, rieuse, anar, déconneuse. C’était mieux avant ?
Eric Séveyrat