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Cinéma - Mitonné à l'ancienne

Pour une femme est d’une facture analogue à la moutarde éponyme, « à l’ancienne ! », mais cela fait du bien de revenir aux fondamentaux estampillés Berry, Verneuil, Robert Enrico des années 1970-1980. Qui n’a pas rêvé de filmer la vie de ses parents ? Comme le dit Diane Kurys à la fin de Pour une femme : « Ce serait comme si on rencontrait des personnes qu’on ne connaît pas avec lesquelles on sympathiserait […] ».

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Pour une femme est d’une facture analogue à la moutarde éponyme, « à l’ancienne ! », mais cela fait du bien de revenir aux fondamentaux estampillés Berry, Verneuil, Robert Enrico des années 1970-1980.

Qui n’a pas rêvé de filmer la vie de ses parents ? Comme le dit Diane Kurys à la fin de Pour une femme : « Ce serait comme si on rencontrait des personnes qu’on ne connaît pas avec lesquelles on sympathiserait […] ». Parce que filmer ou écrire sur la vie de ses parents, c’est comme filmer un peu de soi. Filmer la vie des êtres qui leur ont donné la vie (quel vertige !), pour Diane Kurys comme pour tous les auteurs et dramaturges, c’est à la fois regarder par le trou de la serrure et trouver des clés sur soi… Mais, de même, ils le disent tous, à commencer par le premier d’entre eux après Proust, « cela ne remplace pas trente ans de psychanalyse ! » (Woody Allen).
Dans le principe de la biographie romancée, ce n’est pas la recherche personnelle de l’auteur qui compte, ni même la véracité des faits. Leur vraisemblance à la rigueur. Ce qui importe surtout, c’est le scénario, la mise en scène, « l’histoire » comme dirait Gabin qui n’aimait que les films qui racontent des histoires (???). A la limite, l’auteur se sent-il peut-être un peu soulagé de déposer son bagage au pied du spectateur – il faudrait le demander à Diane Kurys – mais au fond, quel intérêt ? Il reste pour le spectateur une saga familiale où chacun peut reconnaître un peu de soi, et beaucoup d’une époque de guerre et d’après-guerre où tout est prétexte à destins romanesques. La blonde évanescente Mélanie Thierry surprend son monde et donne infiniment d’épaisseur au rôle de Léna, la maman de la réalisatrice. Magimel, Duvauchelle et Sibony confirment qu’ils sont des piliers du cinéma français. Kurys a mélangé le thriller, le drame familial, la comédie romantique, le roman personnel et l’histoire avec un grand H avec brio. Et même si l’on reste un peu sur sa faim de cinéma différent, cela fait du bien de retourner aux fondamentaux, comme le faisaient si bien Berry avec Le Château de ma mère, Verneuil avec Rue de Paradis... Un parfum de nostalgie aussi dans la facture du film, comme les films faits « comme dans le temps » sur le passé lui-même, et c’est vrai qu’on savait y faire !

Eric Séveyrat


Pour une femme, de Diane Kurys, avec Mélanie Thierry, Benoît Magimel, Nicolas Duvauchelle, Clément Sibony, Sylvie Testud, Denis Podalydès… Sortie le 3 juillet.

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