Ce dernier est un documentaliste, plusieurs fois primé, à l’origine de Où est l’amour dans la palmeraie ? et Le thé ou l’électricité. Tourné en flux continu, avec beaucoup d’improvisation, le film est réalisé à la manière d’un documentaire, malgré des séquences et une trame de fond scénarisées. Le résultat détonne et compose une sorte de road-movie pédestre ubuesque. Le destin de dix amis, entre 35 et 45 ans, qui rejoignent à pied un festival voisin. Fêtes et bitures sont de la partie, mais ces joyeux fêtards n’en restent pas là, et décident sur le tas de continuer le périple, délaissant femmes et enfants. Tout de rouge vêtus, ils parcourent forêts et villes, sur fond de chansons, musiques et bringues. Un premier terme sera mis par certains, quand d’autres continueront plus en avant le voyage, quittant leurs déguisements, sans définir de fin ni réel but. Hymne déluré à l’amitié et à la liberté, ou farce dérisoire éthylique, ce Grand’ Tour semble dévoiler progressivement une forme initiatique, et presque introspective. La forêt ardennaise tient lieu de refuge à ces quadras en route vers l’ailleurs, dans une aventure où tambours battants, drogue et chopes de bière sont peu à peu délaissés. Aidé d’une mise en scène bien pensée, aussi décalée que naturellement rythmée, Jérôme Le Maire dévoile au final un de ces « objets visuels non identifiés », pittoresques. Présent dans de multiples festivals, dont le 1er Festival du film Grolandais de Toulouse, en 2012, le film y reçut l’Amphore d’ [caption id="attachment_4375" align="aligncenter" width="455" caption="Le Grand’ Tour, réalisé par Jérôme Le Maire (DR)"][/caption] , qui en dit long sur son caractère peu commun.
M. D.