Du jour au lendemain, son père est hospitalisé et l’envoie à sa place sauver de l’expropriation la maison familiale qu’il a construite des années plus tôt, dans un pays où le fils n’a, lui, jamais mis les pieds, « au bled ». S’ensuit un récit haut en couleurs où Farid rencontre un panel de personnages atypiques dont Farid, son cousin du même nom, qui rêve de rejoindre la France. Une comédie conduite par le duo Tewfik Jallab (Farid)/Jamel Debbouze (le cousin) : le premier dans un rôle de beau gosse parisien, fier d’être Algérien, découvrant cette terre, dans un périple initiatique qui changera son regard ; le second enfile aisément le costume du personnage déluré, aux intentions ambiguës, tendant un peu trop à « faire du Jamel ». Farid découvrira ce pays sous différents angles, un pays où il aurait pu naître, et dans lequel, revenu Français passeport à la main, il se retrouvera coincé sans ce précieux sésame, semblable à ces nouveaux amis, dont certains veulent à tout prix rejoindre la France. Le réalisateur interroge le rapport à l’identité, à sa propre histoire et au sens qui s’y rattache, incluant judicieusement plusieurs points de vue, et ponctue le film d’une certaine dénonciation (situation économique du pays, état du régime, fuite vers l’Europe ou sort des clandestins). Le scénario et la mise en scène semblent parfois un peu simplistes, un air de déjà-vu, mais le film traite intelligemment du sujet. En clair, une comédie sympathique portée par son véritable atout, l’humour d’auto dérision toujours présent, et des personnages secondaires, piliers du récit. Sortie le 19 juin.
Maxime Deblon
