Mohamed, la petite cinquantaine, fait partie des "anciens" du CHRSCarteret, du temps où celui-ci n'était qu'un assemblage de structures modulaires, mal isolé du froid, de la chaleur et du bruit de la voie de chemin de fer attenante. Après 1,5 an de travaux, il a retrouvé un centre en bois, doté de 27 chambres indépendantes avec sanitaires individuels (ils étaient autrefois au milieu de la cour) et d'un espace collectif avec une salle à manger. Dans quelques mois, il quittera le centre pour une maison de famille, étape intermédiaire avant un appartement individuel. "Je pourrai recevoir ma mère et mes neveux", souligne-t-il, ravi.
Le centre, géré par l'association Alynéa, n'autorise par le séjour de tiers et des mineurs, mais accepte les animaux et l'alcool. Il est considéré comme un mode d'hébergement à haut seuil de tolérance. "Nous estimons que nous devons accueillir les personnes dans leur globalité. Il est utopique de leur demander d'être abstinent alors qu'elles ont un problème d'addiction", souligne JérômeColrat, directeur du centre. Dès leur arrivée, les résidents (on reste ici en moyenne 2 ans, par période de 6 mois renouvelable) sont pris en charge par les 9 collaborateurs du centre pour bâtir un programme personnalisé pour une réinsertion sociale et professionnelle.
Le CHRS (budget : 1,5 M€) a été réhabilité par Lyon Métropole Habitat (826 000 €), la région Auvergne-Rhône-Alpes (300 000 €), la Préfecture du Rhône (162 000 €) et le fonds de dotation Les petites pierres (40 000 €). La Ville de Lyon a gracieusement cédé l'usage du terrain pour 20 ans, renouvelable.