Je suis mâtinée d’une culture axée vers l’art contemporain », déclare Christine Célarier, cette artiste née, douée d’une imagination sans fin que ses mains matérialisent au travers d’objets hors du commun. Ses oeuvres évoluent au fil des années passées à dessiner et modeler des histoires qui prennent forme au fond de son esprit, s’imposent à elles avec une liberté totale et une profonde sensibilité au domaine religieux, loin de toute croyance. « J’aime l’esthétisme des églises », avoue-t-elle simplement. Attirée par des couleurs et des atmosphères, elle s’inspire du temps et de la mémoire pour façonner des idées aux détails infimes. Son travail est le résultat d’un assemblage de matériaux et de matières avec des thématiques récurrentes. Ainsi en est-il de cette série de huit verres, à l’intérieur desquels se glissent des morceaux de cartes géographiques dénuées de toute indication mais simplement vêtues de paroles de réfugiés découpées dans un journal. « Ce qui m’intéresse, c’est la corrélation entre la chair et le territoire. » Christine se laisse guider par une créativité, parfois plus facile à exprimer par le regard et les gestes que par les mots. Le hasard lui dicte alors la réalisation d’une pièce qui transmet un message, celui d’un art qui lui colle à la peau et qu’elle peut enfin exercer à satiété. A la retraite depuis le mois de janvier, elle réalise désormais son rêve : passer ses journées à sculpter. « Ne faire que ça est pour moi un luxe extrême », jubile-t-elle. Car pour avoir une autonomie financière que la sculpture, seule, ne lui apportait pas, elle a enseigné une grande partie de sa vie. Tout d’abord en collège et en lycée puis à l’école d’arts appliqués, alors rattachée aux Beaux-arts à Lyon où elle a été responsable de la classe préparatoire durant huit ans. Son implication en a été récompensée avec 100 % de réussite chaque année pour la trentaine d’élèves qui présente les concours des Beaux-arts de France et d’Europe. A cette époque, elle crée un réseau d’association des classes préparatoires publiques d’enseignement artistique (APPEA), qui regroupe quatorze écoles en France. Ainsi, son investissement pour l’art n’a pas de limite, c’est à la fois un plaisir et une reconnaissance de son travail.
Lire la suite dans le Tout Lyon Affiches n° 5052 du samedi 8 juin 2013