Plus qu’une passion, il s’agit même d’un véritable apprentissage. A la maison en effet, on ne parle que le patois, et ce petit dernier d’une fratrie de sept enfants n’étudiera le français que sur les bancs de l’école : « Jusqu’à l’âge de 6 ans, je n’avais jamais entendu parler français. Mes parents, agriculteurs, mon entourage, paysan, ignoraient la langue nationale. […] Lorsque j’entrais à l’école, le maître nous apprit, à mes camarades et à moi-même, à manier la langue française… […] Nous continuions à pratiquer le patois en début de la classe, à la récréation, chez nous. Mais j’ai su, bien plus tard, que les maîtres préféraient enseigner de jeunes paysans comme nous qui arrivions incultes, à l’école, plutôt que ceux d’entre nous qui avaient appris quelques bribes de français mais de façon gauchie et qui éprouvaient beaucoup plus de difficultés que nous pour se débarrasser de mauvaises prononciations. » Le patois, son patois, c’est celui de Chalmazel, du hameau de Nermond, où il est né le 18 mars 1911. Tout d’abord destiné à la prêtrise (il entre au Petit Séminaire de Montbrison, avant d’intégrer le Grand Séminaire, à Lyon), le jeune homme renonce finalement à embrasser la théologie pour se consacrer à des considérations plus… pragmatiques. Comptable, puis négociant de sa propre boutique, à Montbriauson, Xavier Marcoux travaille en élevant seul ses six enfants. La famille garde des contacts avec Chalmazel, où elle se rend régulièrement pour visiter des cousins ou, simplement, se promener en montagne. Pour toutes ces raisons, Xavier Marcoux n’a jamais arrêté de parler patois. Au fil des années, son registre de poèmes va s’agrandir, plaçant toujours la langue régionale au coeur de ses préoccupations…
Lire la suite dans le Tout Lyon Affiches n° 5066 du samedi 14 septembre 2013…