Un succès immédiat pour cette ronde qui devient bien vite un incontournable des salons et bals populaires. Tous les milieux, toutes les générations sont entraînés par ses rimes joyeuses et son rythme dansant : si les paysannes aiment en fredonner l’air aux travaux des champs, cette danse est également enseignée – très sérieusement – aux jeunes gens de la noblesse. Madame de Sévigné elle-même est une grande amatrice de Rigaudon, témoignant à de nombreuses reprises dans ses lettres de son affection pour le petit pas de danse.
De la Provence au Dauphiné
Tout au long du XVIIIe siècle, le pas d’origine va se mettre à évoluer : se codifiant peu à peu, il devient l’un des principaux éléments constitutifs du vaste répertoire des contredanses : le rigaudon sert alors de « final » à la plupart des déplacements des danseurs et termine, en point d’orgue, le phrasé musical. Jusque là jalousement préservé au sein de la communauté provençale, le rigaudon va toutefois commencer à se diffuser dans les provinces voisines. Et pour cause : en plein cœur des années révolutionnaires, le Midi de la France expérimente une inflation sans précédent. Le niveau de vie s’élève et le luxe gagne peu à peu toutes les couches de la société. La Provence devient un centre d’attraction pour les populations voisines, son rayonnement culturel et artistique s’étend de plus en plus sur son territoire. Un témoignage écrit ira jusqu’à dire que « Marseille est encore aujourd’hui pour la Provence et même pour les provinces qui l’entourent, ce qu’est Paris pour tout le royaume »…
Lire la suite dans le Tout Lyon Affiches n° 5064 du samedi 31 août 2013…