Sur la place abritant aujourd’hui l’église Saint-Pothin, un majestueux ballon se tient là, impatient de gagner de la hauteur sous les yeux d’un public qui n’en peut plus d’attendre. Puis, saluée par une clameur provoquée par plus de 150 000 personnes en liesse, la montgolfière prend soudain son envol : cinq, puis cent, pour enfin atteindre 805 mètres d’altitude. Et pour un exploit, c’en est un. La structure de toile, haute de 42 mètres pour un diamètre de 33, est aussi grande qu’une maison de trois étages ! L’impossible est finalement possible, Icare et De Vinci avaient raison : preuve est apportée que l’homme peut bien voler. Au terme d’une envolée de quinze minutes, cet ancêtre de l’aéronef atterrit, en douceur, sur la place qui, pour le siècle à venir, portera le nom de ses inventeurs inspirés : Joseph et Etienne Montgolfier (actuelle place Kléber). Né d’une idée lumineuse – faire léviter un globe de taffetas en y insufflant de l’air chaud – ce nouveau prodige n’en finit pas d’épater partout où le vent le mène. Souverain et érudits s’inclinent devant tant de génie, et les manifestations s’enchaînent, des essais de Vidalon-lès-Annonay (berceau de la montgolfière) à la présentation de ballons plus perfectionnés à la cour du roi Louis XVI, les 21 octobre et 1er décembre 1783. Mais ce jour-là, c’est en présence de l’Intendant de Lyon que se déroule l’expérience. Afin de célébrer dignement l’événement, les frères Montgolfier baptisent leur création du nom de leur illustre spectateur : le ballon « De Flesselles ».
Chants et chansons en Rhône-Alpes - 1784 : quand la montgolfière séduit Lyon
Lyon, le 19 janvier 1784.
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