Aubin- Louis Millin parle pour la première fois de « monument historique », tandis que l’abbé Grégoire, évêque constitutionnel de Blois, crée le mot vandalisme pour dénoncer l’attitude destructrice de certains révolutionnaires. La question de l’héritage collectif se pose alors en termes de politique publique et les pouvoirs en place marquent désormais leur préoccupation à l’égard de la protection du patrimoine culturel, limité cependant aux seuls monuments et objets remarquables. Il faudra attendre 1830, avec la création par Louis-Philippe et Guizot du poste d’« inspecteur général des monuments historiques », puis 1840, avec la première « liste » des monuments classés sous l’impulsion de Prosper Mérimée, pour que cette politique s’inscrive durablement dans l’action publique. Promulguée le 31 décembre 1913, la loi dont nous célébrons cette année le centenaire a pour objectif de protéger « les immeubles dont la conservation présente, au point de vue de l’histoire ou de l’art, un intérêt public ». Porter un regard contemporain sur cette législation centenaire, en prenant à la fois en compte les exigences de la transmission du bien commun et le développement territorial, soulève de nombreuses interrogations et peut se résumer à ces (apparemment) simples questions : quelle protection ? Et pour quel patrimoine ? Entretien avec Marie Bardisa. .../...
Lire la suite dans le Tout Lyon Affiches n° 5030 du samedi 5 janvier