Avant même de commencer, la metteure en scène Maud Lefebvre, membre du collectif stéphanois bien connu sous nos latitudes, puisqu'il a déjà sévi à la Duchère et qu'il s'installe bientôt (en juin prochain) à Villeurbanne pour un mois, dans le cadre d'un autre projet, avait une idée bien précise en tête. Celle d'« un huis clos entre deux hommes. L' un des deux devait mourir, et l'autre pour «survivre» à cette mort imminente de l'être aimé, allait devoir se battre. Pour un tel sujet, il fallait une écriture légère, drôle et profonde en même temps, je ne voulais pas d'une pièce morbide et sombre. Il fallait parler d'amour » explique-t'elle. D'autant que la mise en scène joue sur le mélange entre réalisme et symbolisme, entre la minutie de la reconstitution de l'espace dans lequel vivent les deux hommes et l'illusion de l'écran de cinéma où l'on voit la forêt dans laquelle ils vont parfois se réfugier. Si l'homosexualité est abordée par le choix des personnages, elle n'est pas un sujet, seulement une composante qui inscrit le texte dans son temps alors que l'amour cannibale, celui des amants séparés est longuement étudié et l'on n'est pas étonné.es d'entendre l'histoire des amants tristement célèbres, la blonde Yseult et le beau Tristan, glissée au détour d'un texte puissant et moderne, de la part d'une spécialiste de littérature médiévale. On n'oubliera pas de parler des deux comédiens, formidables, chacun dans leur genre et très différents. À dévorer sans modération !
G.V.P.
Théâtre de la Renaissance, 25 avril au 4 mai, www.theatrelarenaissance.com