Botala Mindele, qui veut dire Regarde l'homme blanc en lingala, se déroule dans un intérieur bourgeois, qui pourrait être Bruxelles ou Kinshasa. Il pleut. Ruben et Mathilde ont invité à dîner Daniel et Corinne.
L'un veut parler à l'autre pour pouvoir faire des affaires dans le caoutchouc et rencontrer le Ministre idoine. Mis en scène par le Belge Frédéric Dussenne, acteur, metteur en scène, pédagogue et auteur, Botala Mindele manie la langue comme un couteau.
Acérés, mordants, les dialogues au cordeau du dramaturge français tranchent dans le vif d'une histoire où la mesquinerie n'a rien à envier au ridicule et la bêtise de l'homme blanc qui se croit encore tout puissant.
Il y a du Feydeau dans cette écriture précise et acide, du Feydeau qui aurait rencontré Marx au détour du chemin. « Il s'agit de rendre audible cette choralité dissonante qui est la matière tragi-comique de la pièce » écrit le metteur en scène.
Tout en essayant d'atteindre à une densité de silence qui radiographie la stupeur, la gêne, la faille d'où s'échappera le ridicule. » CQFD !
Théâtre des Célestins, 24 au 26 mai, www.theatredescelestins.com