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Boris Lechevalier (Altios International) : "Une fusion pour devenir un acteur de référence mondial"

Boris Lechevalier (Altios International) :

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Quelle est la genèse de cette fusion effective au 3 mai ?

"Nous sommes trois associés co-fondateurs qui formons un vrai collectif de dirigeants. Il y a donc avec Bruno Mascart, basé à Singapour et référent Asie, Patrick Ferron à Nantes, référent Amérique du Nord et moi-même sur Lyon, référent Europe/Émirats arabes unis. Nous avons déjà opéré trois croissances externes, l'une en Europe de l'Est, avec le rachat d'une entreprise similaire à la nôtre basée à Varsovie, Cracovie et Prague, l'autre à Singapour et la dernière en Espagne, avec l'acquisition d'une société à Madrid.

Il y a trois ans environ, nous avions tissé par ailleurs des liens avec un confrère allemand, Maier+Vidorno (300 personnes, dont 160 localisées en Inde) spécialisé depuis 25 ans uniquement dans l'accompagnement des ETI allemandes sur le marché indien. C'est une des spécificités outre-Rhin que de creuser des sillons d'expertises mono-pays à l'inverse de la France, par exemple. L'Inde étant un marché avec une croissance très forte sur les 10 à 15 prochaines années, explique ce rapprochement avec notre nouvel et quatrième associé Klaus Maier, déjà bien implanté localement avec 160 personnes.

Surtout, nous recherchions du lead generation, c'est-à-dire de nouveaux clients sur un nouveau marché. Il fallait que l'on soit Allemands en Allemagne, même si nous y déjà sommes déjà implantés avec Altios, nous n'avions pas la même légitimité que Maier. Nous diversifions ainsi notre clientèle. Cette fusion est importante, car elle va nous permettre de faire croître notre chiffre d'affaires, soit environ 40 M€ de CA en 2021, de 20 à 30 %. La Covid a accéléré notre rapprochement. C'est un changement majeur."

"En Inde, le potentiel est énorme"

En quoi l'Inde est-elle une priorité ?

"Nous avons trois hubs : Amérique, Asie et Europe avec trois moteurs : Chine, France-Allemagne et États-Unis (qui représentent 70 % des résultats du groupe). Si l'on fait une projection à 10 ans avec le classement des puissances mondiales, l'Inde figurera selon l'indicateur parité de pouvoir d'achat dans le top 5. L'Inde reste une filiale extrêmement rentable et le potentiel est énorme avec 1,3 milliard d'habitants dont de nombreux ingénieurs formés. "

Quel est votre modèle économique ?

"Bruno Mascart a démarré l'aventure Altios en Australie il y a 30 ans et je suis arrivé il y a 20 ans. Nous voulions dès le départ devenir le leader de l'accompagnement international des entreprises françaises. Nous y sommes arrivés il y a 8 ans. Aujourd'hui, notre stratégie est limpide : devenir un acteur de référence mondiale dans notre niche de métiers.

Pour y arriver, il fallait être déjà leader en Allemagne, en Italie ou encore aux États-Unis. Il y a 6 ans, j'ai recruté dans chaque filiale, des business developer qui vendaient aux Australiens en Australie, aux Canadiens au Canada, etc. À partir du moment où l'on est présent dans 22 pays qui représentent 84 % du commerce mondial, et si, dans chaque pays, on devient un acteur de référence, alors, mécaniquement on devient leader mondial.

Notre passion de l'international nous a toujours portés avec mes associés et a emmené nos partenaires bancaires (Crédit Agricole, LCL, Bpifrance, Santander, Ndlr) ainsi que l'écosystème public de l'international avec qui nous avons toujours travaillé."


Ses dates clés

2021 Fusion entre Altios International et Maier+Vidorno

2003 Entrée chez Altios International

1995 Coopération du service national à l'étranger (CSNE)


La Covid va-t-elle bouleverser les pratiques export ?

"Cette crise va forcément générer des changements dans chaque pays, ce qui nous forcera à nous adapter. La base de notre métier est d'accompagner des gens qui voyagent. Or, là, ils ne voyagent plus. Mais depuis 25 ans, nous avons ouvert des bureaux et nous sommes donc sur place.

Selon une étude Medef-Meti, plus de 80 % des PME/ETI entendent conserver leur stratégie de développement international d'avant-crise, 50 % d'entre elles pensent que la crise ouvre de nouvelles perspectives et 72 % estiment que leur présence à l'international les aide à mieux apprécier les conséquences de l'épidémie voire les anticiper. "

© DR

L'international : un long développement

D'où vient cette passion pour l'international ?

"À douze ans, je ne voulais plus partir avec mes parents en vacances mais chez mes correspondants en Allemagne et en Angleterre, qui sont devenus d'ailleurs mes deux témoins de mariage. J'ai la passion de l'international, le goût d'apprendre des langues, d'aller à la rencontre de l'autre et d'une culture.

Il y a ensuite la passion de manager des équipes à l'autre bout du monde et la passion du service aux entreprises. Notre mission est de révéler le potentiel international des entreprises, c'est-à-dire leur trouver des solutions et faire de la pédagogie dans leurs envies de s'internationaliser. Il y a aussi l'écoute, valeur fondamentale et structurante chez Altios.

Nous avons d'ailleurs travaillé pendant deux ans avec 60 personnes du groupe pour définir la raison d'être de l'entreprise à travers cinq valeurs. L'écoute est une vraie posture d'humilité. Les Français veulent souvent avancer rapidement sur une ligne droite. Nous sommes très cartésiens. Selon les pays, cela ne fonctionnera pas, car souvent les chemins sont sinueux. "

"Les intérêts supérieurs du bien social sont le plus important"

Comment vos services ont-ils évolué au fil des ans ?

"Il y a 20 ans, nous ne faisions que du conseil, des études de marché et des recherches de partenaires. En 2008, nos clients ont commencé à vouloir s'implanter localement, via la création de filiale et le recrutement de collaborateurs locaux. Nous avons ainsi développé le portage salarial (actuellement 400 personnes, Ndlr).

Depuis le début de la crise de la Covid, 30 % de notre offre a pivoté vers des projets de croissance externe et structuration RH. Notre force, c'est notre agilité à nous adapter à un environnement grâce à des ressources et des expertises présentes sur place. Nous avons signé 40 mandats de recherche de cibles en moins d'un an pour des clients."

Quelle est votre vision de l'entreprenariat ?

"Les intérêts supérieurs du bien social sont le plus important. Beaucoup de gens font l'erreur de penser que leur entreprise leur appartient et qu'elle existe grâce à eux. C'est vrai au début, surtout quand on part de zéro. Plus l'entreprise grandit et grossit, plus le dirigeant est responsable du bien social, de la feuille de route stratégique, de sa croissance, du bien-être des équipes et des clients.

Il faut savoir se mettre en retrait et déléguer avec l'intégration de personnes compétentes à des postes clés. C'est une démarche difficile, mais indispensable à la pérennité d'une entreprise."

Entre nous...

Son rituel du matin... Se lever tôt, écouter de la musique classique pour avoir un moment à moi.

Son style de management... Avec bienveillance, mais sans complaisance

Ses lectures... Des ouvrages sur les religions ainsi que la presse nationale.

Ses inspirations... Gandhi et Churchill, pour leurs visions sur le monde

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