L’occasion pour cette 53e édition, qui se déroulera dans la capitale franc-comtoise du 16 au 21 septembre, de revenir sur l’histoire de la plus réputée et plus difficile des compétitions dans l’art de la direction. L’aventure commence en 1951, avec un premier prix décerné à l’Allemand Peters Reinhard par un jury que présidait le compositeur Florent Schmitt. Très vite, le concours allait décerner ses prix dans deux catégories, celle des amateurs et celle des professionnels, distinction qui allait évoluer entre diplômés et non diplômés. Certaines grandes pointures ont d’abord été primées chez les amateurs, avant de décrocher leurs palmes chez les professionnels, comme ce fut le cas de Michel Plasson et de Jacques Mercier. Pour l’anecdote, Claire Gibault, longtemps attachée à l’Opéra de Lyon, a été récompensée dans la catégorie amateurs en 1965, et la compositrice Betsy Jolas s’est contentée d’une mention en 1953. Moins anecdotique, les femmes, dont le nombre de lauréates se comptent sur les doigts d’une main, brillent par leur absence. La distinction entre professionnels ou pas a été supprimée en 1974. A partir de cette date, le concours, qui a pris un rythme biennal en 1993, n’exigeait plus de diplôme. En cause : la raréfaction des bons candidats. Certaines années, le jury n’a pas attribué de premier prix, se contentant de mentions. Les candidats européens, dont beaucoup issus des pays de l’Est, ont trusté les premiers concours, avant l’irruption des Japonais dans les années 1980. D’ailleurs, les deux derniers prix, 2009 et 2011, ont été attribués à Kazuki Yamada et Yuki Kakiuchi. La montée en puissance des Chinois devrait réserver quelques surprises. Notamment pour cette édition 2013, qui ne compte aucun Français en lice. Une première. Cette année, 296 jeunes chefs de 46 nationalités ont fait acte de candidature, et 268 se sont présentés devant le jury. Ce nombre important témoigne à lui seul de l’impact du concours de Besançon. Un concours dont le jury s’est rarement trompé. A l’exception de Michael Zilm, qui fait une modeste carrière, préféré à Carlo Rizzi, l’une des grandes baguettes italiennes, le jury a eu l’oreille fine.
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