L'encombrement des tribunaux, qu'il s'agisse des démarches administratives, gangrénées par des outils informatiques qui dysfonctionnent (le guichet unique par exemple pour les formalités d'entreprises) ou du traitement long des dossiers en raison d'un manque de magistrats, n'est pas une situation nouvelle à Lyon.
D'ailleurs, le ministère de la Justice a acté la création de 1 500 nouveaux postes sur les cinq prochaines années pour les diverses juridictions lyonnaises. "Mais à quelle cadence ceux-ci vont être créés ?", s'interroge la bâtonnière de Lyon, Marie-Josèphe Laurent.
L'avocate, à l'occasion de ses vœux à la presse, a évoqué une situation intenable pour une place de justice comme Lyon qui est depuis trop longtemps en sous-effectifs. "Ceux de la cour d'appel et du tribunal judiciaire de Lyon ne sont pas en adéquation avec les volumes des flux à traiter", poursuit la bâtonnière qui estime qu'entre 20 et 30 personnes suffiraient déjà à ces deux instances pour au moins résorber les stocks.
Justice à Lyon : un fossé entre les avocats en droit des affaires et en droit social
Evoquant une "souffrance" des magistrats et "une institution judiciaire disloquée", Marie-Josèphe Laurent précise que laprofession d'avocat fait aussi les frais de ce contexte sombre. En 2021, sur 3 571 avocats inscrits aubarreau de Lyon, 588 avocats ont gagné moins de 24 000 euros sur l'année (le chiffre d'affaires global du barreau de Lyon en 2022 est, lui, de 600 millions d'euros).
Au tribunal de commerce de Lyon, les inquiétudes sont grandes pour les mois à venir
De quoi creuser un peu plus le fossé entre le barreau d'affaires et celui judiciaire déjà béant. Une disparité de revenus qui ne doit pas scinder la profession, c'est ce à quoi s'attachera la bâtonnière qui, aux côtés de son vice-bâtonnier Jean-François Barre, entame sa seconde année de mandat.