Alors que le "phygital" est devenu monnaie-courante, et que notre meilleur outil de travail est la qualité de notre débit internet, que penser des réseaux d'entreprise et des réseaux d'affaires ? Ceux-là même qui ont construit tout ou partie de leur raison d'être sur leur capacité à faire se rencontrer des acteurs économiques ? D'échanger autour d'un petit déjeuner, ou d'un after-work convivial ?
De miser sur la mise en relation ? A l'heure où tous ont été obligés de s'adapter - jusque dans leur vocabulaire - depuis un an déjà, les membres des réseaux d'entreprises se sentent-ils à l'étroits, étriqués dans un réseau qui n'est plus que virtuel ? C'est vrai, il y a les outils numériques. Et en matière de réseaux particulièrement, les plateformes d'échanges professionnels n'ont pas attendu la crise sanitaire.
Le numérique pas suffisant
De Linkedin, pour entretenir son réseau de relations, à Teams pour créer des sessions de travail en groupe, les options ne manquent pas. Alors que nous sommes aujourd'hui contraints de préférer le "distanciel" au "présentiel", les possibilités pourtant remarquables, et pour le moment uniques, offertes par les outils numériques, sont finalement bien peu suffisantes.
Pour ne pas étouffer la créativité ou l'élan de réussite et de développement de ses membres et adhérents, les réseaux d'entreprises (une cinquantaine rien que sur la métropole de Lyon, du plus petit club d'entrepreneurs d'arrondissement au plus grand) ont déployé en 2020 trésors de solutions pour maintenir le lien. Pour l'année à venir, malgré l'absence de visibilité, certains se risquent même à imaginer de nouveaux projets.
Force du collectif
Point commun entre tous ces réseaux : la pertinence indiscutable du réseau et sa force en période de crise. Selon Bianca Clapot, directrice régionale du réseau BNI pour les départements de l'Isère et des deux Savoie, les adhérents des réseaux qui ont le mieux résisté, seraient néanmoins ceux qui avaient compris de longue date la pertinence du collectif.
"On a vu le lien de solidarité se manifester dans des conditions d'adversité. Mais pour beaucoup, ce lien n'est pas nouveau. Si on attend le dernier niveau de difficulté pour rejoindre un réseau, on n'a pas forcément le temps de cultiver le niveau de confiance. Aujourd'hui, nos membres se sentent co-responsables de la réussite des uns et des autres. La solidarité en 2020 est moins un fait de crise que le résultat de plusieurs années de culture des liens."
La situation de crise, pourrait ne pas démobiliser les adhérents, malgré le fait que le réseau BNI, qui fonctionnait jusqu'à il y a un an, presque totalement sur des rencontres physiques hebdomadaires, ait dû se transposer sur les outils digitaux. "Les mutations ne sont pas terminées, et il faut préparer l'avenir, ce qui implique qu'il faut intégrer un réseau maintenant, pour être prêt demain. Quand on intègre un collectif, on peut répondre différemment à une situation inédite."
La directrice régionale de BNI affirme que de nouveaux postulants à l'intégration se font connaître régulièrement, malgré quelques désistements au cours de l'année écoulée. (...) La suite de ce dossier est réservée aux abonnés.
