La France préfère le terme cryptoactif à celui de cryptomonnaie. Quel est votre avis ?
"On peut le comprendre et c'est plutôt une bonne chose. Il y a une volonté législative de mettre un cadre sur ces activités, sans empiéter sur le travail de la Banque centrale européenne ni sur celui de la Banque de France et du Trésor public. Après, de manière technologique, le Bitcoin a été inventé pour être une monnaie."
A-t-on compris les opportunités que peut représenter cette technologie ?
"Depuis 2016-2017, les banques privées effectuent aussi des recherches sur ce que ça va changer sur le marché bancaire et monétaire et plus largement financier. Elles voient comment intégrer ce type d'innovation, l'opportunité technologique que cela représente et le positionnement à adopter par rapport à Bitcoin.
En 2014-2015, la banque JPMorgan dans des comités exécutifs avait dit préférer le terme blockchain, la technologie sous-jacente aux cryptomonnaies, à celui de Bitcoin. Ceci de façon à détourner un peu le sujet, pour qu'il paraisse moins sulfureux. De manière originelle, le Bitcoin est arrivé en 2009 à une période qui n'était pas forcément propice pour les banques (Ndlr Après la crise économique des subprimes). Les cryptomonnaies viennent toucher à des principes fondamentaux, ce qui explique aussi cette frilosité."
Les banques ont-elles du souci à se faire ?
"Le Bitcoin ne va pas tuer les banques classiques. Au-delà de ça, les banques se saisissent déjà sur le marché des cryptomonnaies et achètent des bitcoins. Elles se sont d'ailleurs rassemblées dans le projet Ripple, une cryptomonnaie qui permet de faire des échanges interbancaires et inter-filiales de manière beaucoup plus rapide, facile et moins coûteuse. Là, il n'y a clairement plus de concurrence entre les banques lorsqu'on regarde la liste des acteurs participant au projet."