« Un contrôleur pourra se promener dans un modèle 3D d'une usine virtuelle avec la même fluidité, rapidité et interactivité que dans un jeu vidéo. Un technicien pourra bénéficier d'informations complémentaires après avoir tagué des éléments pour y ajouter les notices techniques des machines ou des pièces cassées et rendre ainsi des zones interactives », explique Jean-Gabriel Grivé, fondateur d'Arskan à Lyon, pour illustrer les possibilités de sa technologie, encore en plein développement. Il parle d' « une méthode de streaming 3D innovante destinée aux professionnels ». Déployée en collaboration avec le Liris (Laboratoire d'informatique en image et systèmes d'information), des chercheurs du CNRS et via un accord de co-maturation avec Pulsalys, elle s'appuie sur deux brevets : la compression de fichiers 3D très lourds et leur transfert. « Un troisième brevet est en cours sur le streaming davantage développé », confie le dirigeant qui, après avoir créé la start-up en 2015, avait travaillé cinq années sur son projet.
Sa plateforme métier tournée BtoB se complète par des « packs métiers pour répondre aux besoins spécifiques de chaque corps de métier ». Hébergée au Lab LPA, Arskan bénéficie aussi d'un terrain de jeu pour affiner sa solution : « LPA nous a demandé de dématérialiser une partie de ses bâtiments pour que l'ensemble des entreprises externes devant y intervenir puissent avoir accès à ces plans. Nous pourrons ainsi obtenir une preuve de concept du jumeau numérique et valider notre concept de garantir une visualisation optimale, sur une simple tablette, de données 3D complexes. Sans logiciel spécifique et avec une connexion 4G, on rend la 3D accessible au plus grand nombre ».
Son business model repose sur la location de la technologie avec une entité qui effectuera la captation des données pour créer le jumeau numérique. Dix grands comptes sont béta testeurs. Arskan escompte, à l'horizon 2022, un chiffre d'affaires de l'ordre de 7 M€ et près de 40 collaborateurs.