C’est le septième grand axe de son programme présidentiel. Si elle est élue présidente de la République le 24 avril, Anne Hidalgo souhaite se donner les moyens de la reconquête économique par l’écologie. Une ambition que la candidate détaille via sept axes stratégiques, et différentes actions concrètes.
Cédric Van Styvendaël, maire (PS) de Villeurbanne, vice-président de la Métropole de Lyon est l’un des porte-parole de la candidate : "C’est une transition au service du pays que nous souhaitons, pas une décroissance mais une odyssée industrielle, une planification avec, par exemple, un grand plan de rénovation-réhabilitation thermique des bâtiments, où l’on peut imaginer la contrainte de 40 à 50 % de matériaux bio-sourcés."
Le programme d’Anne Hidalgo propose une TVA à taux réduit sur les produits issus du recyclage et du réemploi. Quatre odyssées industrielles sont identifiées : santé, énergie, mobilité, numérique.
Les socialistes version 2022 entendent se positionner sur une conception de l’économie dans le consensus avec les écologistes entre la conception « productiviste » des socialistes des années 70 et une vision des écologistes, qui "parfois, veulent sauver la planète sans trop de discernement, explique C.Van Styvendaël. Quitte à pénaliser les populations les plus fragiles".
"Un déploiement plus pragmatique"
Fondateur il y a un peu plus d’un an, de la CEC – Convention des entreprises pour le climat –, le Ligérien Eric Duverger est mitigé quant au programme de la candidate socialiste. "Sur le « quoi », je me retrouve dans la proposition de madame Hidalgo. Là où je pense qu’il faut apporter quelque chose, et c’est le but de la CEC, c’est dans le « comment »."
La CEC rassemble déjà plus de 150 chefs d’entreprise, qui ont travaillé durant 11 mois à aligner le monde de l’entreprise français aux accords de Paris. "Les propositions d’Anne Hidalgo nous semblent aller dans le bon sens, mais restent selon nous à étoffer de deux manières. D’abord en construisant un plan de déploiement pragmatique à coordonner main dans la main avec les acteurs du monde économique. Puis en accompagnant certains leviers systémiques que nous avons mis en avant notamment lors de notre récente audition à l’Assemblée nationale."
Ces leviers seraient : la démocratisation du déclic environnemental, la réalisation d’un vrai plan pour la transition des métiers, et l’établissement d’un coût complet de l’activité économique, qui ne serait pas limité au coût carbone.
La CEC souhaite que 100 % des décideurs économiques et politiques soient formés aux enjeux écologiques et à leur intersection avec l’économie et le social avant la fin du prochain quinquennat. "Ce sera l’étape du passage à l’échelle de la CEC. La formation des formateurs va passer par la fresque du climat. Par le challenge des modèles d’affaires (extractifs ou régénératifs ?). La redirection du nouveau cap est très technique, notamment dans les entreprises manufacturières ou du bâtiment. Enfin, il faudra veiller à l’accompagnement humain."