Amoeba ouvrira des unités de production en Europe et aux Etats-Unis
L'entreprise lyonnaise a mis au point un biocide biologique capable d'éliminer le risque bactérien présent dans l'eau. Amoeba est entrée en Bourse cet été afin de lever des fonds pour financer la construction d'unités de production de cette amibe en Europe et aux Etats-Unis et prendre une part du marché mondiale estimé à 21 Md€.
« La chimie ne marche plus. Or aujourd’hui 99,9 % des produits de traitement pour éliminer les bactéries sont à base de composants chimiques, explique Fabrice Plasson, fondateur d’Amoeba à Lyon. Notre procédé repose sur l’utilisation d’une amibe naturelle, trouvée dans l’eau, à Lyon, qui se déplace sur une surface pour « manger » les bactéries pathogènes. Elle est 100 % biologique, c’est le seul biocide de ce type au monde. » Ce système a été découvert par des chercheurs de l’université de Lyon. Le transfert de technologie vers la société Amoeba a permis de poursuivre les recherches et d’industrialiser le processus de fabrication de l’amibe. Le procédé breveté (protection jusqu’en 2032), qui intéresse les industriels pour nettoyer les tuyauteries, lui ouvre un marché de près de 21 Md€. Le seul domaine des tours réfrigérantes, sur lequel entend se concentrer Amoeba, est évalué à 1,7 Md€. La start-ups a levé 13,2 M€ sur Euronext Paris cet été. Ces fonds serviront à construire quatre unités de production aux Etats-Unis, Canada et en Europe (deux dont une à Lyon) pour produire cette amibe magique envoyée par bidon de 5 ou 10 litres à injecter dans les installations industrielles pour assurer leur nettoyage. « Chaque site de production nécessite 2 M€ d’investissement », détaille Fabrice Plasson qui détient 30 % d’Ameoba. En développement et en test effectifs chez des industriels depuis huit ans, la solution d’Amoeba devrait recevoir ses autorisations de mise sur le marché fin 2016 et ainsi honorer ses commandes prises en lettres d’intention avec des industriels du monde entier. Selon les analystes financiers qui suivent l’évolution de la start-up lyonnaise de près, l’entreprise devrait atteindre « l’équilibre financier en 2017 ou 2018 ».