« Il est intolérable en 2018 de laisser de jeunes enfants dans une situation d'abandon thérapeutique alors que des solutions de dépistage, de prévention - comme l'éviction - et des traitements existent », s'insurge Christine Rolland, directrice d'Asthme & Allergies. Ainsi l'association souhaite mettre l'accent sur l'impact de ces maladies chez les plus jeunes.
« L'allergie est diagnostiquée très tard en France, 7 ans en moyenne entre l'apparition des premiers symptômes allergiques et la consultation d'un allergologue », explique l'association. Or ce sont « 7 années pendant lesquelles la maladie, non-prise en charge, s'aggrave et dégénère... en asthme par exemple en cas de rhinite allergique ». Et les enfants sont particulièrement concernés.
Allergies plus fréquentes et plus graves
Pour preuve, des chiffres. « Un enfant qui naît aujourd'hui avec un parent allergique a un risque de 30 à 50 % de le devenir lui-même », indique le Pr Jocelyne Just, pneumologue-allergologue pédiatrique et chef de service à l'hôpital Trousseau (Paris). « Dans les zones polluées, les enfants souffrent 2 fois plus d'asthme allergique et 3 fois plus d'eczéma que dans les zones où la pollution est plus faible », poursuit-elle. Enfin, « l'allergie alimentaire est 2 à 3 fois plus fréquente chez l'enfant que chez l'adulte ».
Autre facteur aggravant, l'ignorance. Les résultats d'un sondage IFOP réalisé en février 2018* révèle que « les Français sont loin d'appréhender la gravité du problème de l'allergie chez l'enfant ». Au total, « 87% d'entre eux ignorent que la maladie peut être diagnostiquée dès les premiers mois de l'enfant », note l'association. Par ailleurs, « ils sous-estiment globalement l'impact de cette maladie sur la scolarité ». Et ce alors que « l'asthme est la cause la plus fréquente d'absentéisme scolaire et 80 % des asthmes sont allergiques ».
A noter : en 20 ans, le nombre de personnes allergiques a doublé et l'OMS estime que 50 % de la population mondiale sera affectée par au moins une maladie allergique en 2050.
Source : Destination Santé