2 millions : tel est le nombre de personnes concernées par la dénutrition en France. Les causes peuvent être multiples : maladies (cancer, Alzheimer, etc.), grand âge ou encore troubles du comportement alimentaire.
Pour les aider à conserver ou retrouver le plaisir - primordial - de s’alimenter, la start-up AMA (Aller mieux autrement) a mis au point des collations nutritives saines et gourmandes, à savoir des madeleines enrichies en calories et en protéines le plus naturellement possible. L’une est salée (tomate et tomme de brebis), l’autre est sucrée (fleur d’oranger et poudre d’amande).
Pourquoi des madeleines ? Car il fallait "un produit gourmand et réconfortant", expliquent Anna Deloison et Jeanne Anaf, cofondatrices de AMA. Ce choix émane d’une démarche de co-construction avec des patients et des aidants.
Comme des grands, la marque lyonnaise qui veut rendre le goûter des enfants plus sain
AMA, un an de développement avant la commercialisation
Le packaging, à la fois sobre et attirant, a aussi été longuement travaillé. En effet, aujourd’hui, les produits enrichis contre la dénutrition sont "stigmatisants et difficiles à prendre sur le long terme", expliquent les deux jeunes femmes. "Il fallait casser l’image hyper médicalisée, donner envie comme avec un gâteau classique", poursuivent-elles.
Près d’un an et demi de développement a été nécessaire. "Créer des madeleines gourmandes, conservables et enrichies a été un vrai casse-tête", expliquent-elles. Pour mener à bien leur projet, Anna Deloison, qui avait jusque-là travaillé dans les ressources humaines, et Jeanne Anaf, qui a fait ses armes dans le management, se sont bien entourées. Tout d’abord d’une troisième associée, Alix Goerens, diététicienne au centre de cancérologie Léon-Bérard à Lyon. Et puis, "nous avons travaillé avec un comité d’experts : oncologues, oncogériatres, etc.", ajoutent-elles.
Une incubation à FoodShaker pour AMA
AMA a intégré, en avril 2021 et jusqu’à il y a quelques semaines, FoodShaker, l’incubateur de l’Isara, l’école d’ingénieurs en agronomie. Et depuis octobre, la start-up fait partie du programme "Innover pour une alimentation durable", lancé par H7 et Suez.
La production et la commercialisation seront lancées en janvier. Fin 2023, les entrepreneuses espèrent que leurs madeleines seront vendues, outre sur leur site internet, dans une centaine de pharmacies et une cinquantaine de cliniques. Les Ehpad constituent également des canaux de distribution. L’objectif, à trois ans, est d’être présent dans 450 officines. "Nous souhaitons devenir un acteur majeur de la nutrition clinique", affirment-elles.
Pour mener à bien leurs ambitions, Anna Deloison et Jeanne Anaf veulent lever 200 000 à 300 000 euros d’ici septembre 2023. De quoi embaucher et lancer de nouvelles gammes de produits. Au-delà de ces aliments innovants contre la dénutrition, les deux amies, touchées personnellement par la maladie et la dénutrition d’un proche il y a quelques années, souhaitent apporter une information claire sur ces questions et tordre le cou aux fausses idées.