Depuis le 6 février dernier, la Ville de Lyon a rallumé la lumière après trois mois d'expérimentation de l'extinction de l'éclairage public de nuit. Durant cette période, les habitants noctambules ont dû s'adapter à la coupure des lumières des voiries, du dimanche soir au mercredi soir entre 2h et 4h30.
"Nous avions exclu de l'expérimentation les jours de fin de semaine et de week-end, généralement plus animés, et avions défini une plage horaire précise calée sur l'arrêt des transports en commun lourds", précise Sylvain Godinot, adjoint au maire de Lyon délégué à la transition écologique et au patrimoine, qui rappelle que cette mesure était inscrite au plan de sobriété énergétique présenté en octobre 2022. Et à l'heure du bilan, la satisfaction est de mise.
Pas d'augmentation de l'accidentologie ni de l'insécurité avec l'extinction de l'éclairage public la nuit
"Les services de police et d'urgence n'ont pas constaté d'augmentation de l'accidentologie ni de l'insécurité", souligne Sylvain Godinot. Un résultat conforme au retour d'expérience d'autres villes qui avaient déjà mis en place une extinction.
"Il y a aussi une bonne acceptation de la mesure puisque les habitants satisfaits et les habitants insatisfaits s'équilibrent. Les mécontents font part d'un sentiment d'insécurité. Les professionnels de la nuit sont aussi plutôt contre cette mesure. D'autres habitants apprécient cette initiative qui permet de baisser la consommation d'énergie et la pollution lumineuse", poursuit le délégué à la transition écologique.
L'expérimentation est également synonyme d'économie pour le budget de la Ville. "Le gain énergétique s'élève à 130 000 kWh ce qui représente une économie de 40 000 euros. A titre de comparaison, il faut savoir qu'un ménage, non chauffé à l'électrique, consomme environ 3 500 kWh par an", fait savoir Sylvain Godinot.
A Lyon, un réseau électrique complexe qui a limité le périmètre géographique de l'expérimentation
Plus surprenant, l'expérimentation a permis de mieux comprendre le fonctionnement technique du réseau électrique lyonnais. "Notre réseau est très entremêlé avec les communes voisines. C'est pourquoi nous n'avons pu éteindre que 17 % des 78 000 points lumineux de la ville afin de ne pas impacter des territoires limitrophes comme Francheville où l'éclairage est éteint de 0h à 6h. L'extinction de l'éclairage à Lyon a donc principalement concerné le plateau et les pentes de la Croix-Rousse, le nord de la Presqu'île et les quais du Rhône entre la Guillotière et le 6e", détaille l'adjoint, qui reconnaît que, de fait, la mesure n'a pas toujours été très lisible pour les Lyonnais.
Les commerçants lyonnais s’engagent pour la sobriété énergétique
Pour avoir un système plus autonome et plus de marges de manœuvre, des échanges entre Enedis et les services techniques de la Ville devraient aboutir à des travaux de recâblage de certaines armoires électriques. "Nous nous mettons en ordre de marche pour pouvoir refaire une expérimentation même si la décision n'est pas prise", indique Sylvain Godinot.