AccueilEconomieA Lyon, les professions du droit et du chiffre décryptent la loi de finance 2023

A Lyon, les professions du droit et du chiffre décryptent la loi de finance 2023

La loi de finances 2023 était présentée à Lyon par l'interprofession du droit et du chiffre le 19 janvier. Tour d'horizon des principales mesures concernant les entreprises cette année.
Pas de grandes nouveautés pour les entreprises dans la loi de finances 2023, si ce n'est la
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Ce n'est pas le millésime le plus riche. Pour autant la version 2023 de la loi de finances connaît quelques évolutions par rapport à l'année dernière. Celles-ci ont été commentées le 19 janvier dernier au siège de l'Ordre des experts-comptables Auvergne-Rhône-Alpes sous le sceau de l'interprofessionnalité. Aux côtés des experts-comptables, avocats et notaires de la région étaient ainsi rassemblés, avec un leitmotiv commun : le service et le conseil aux entreprises.

Odile Dubreuil, présidente de l'Ordre des experts-comptables Auvergne-Rhône-Alpes, a profité de cette présentation pour évoquer "la faculté des trois professions à faire preuve de résilience pour poursuivre la mission principale de prévention des entreprises".

Et cette dernière d'ajouter : "Nous sommes dans le même bateau et nous devons travailler en toute intelligence ; c'est ce que l'on fait au sein de notre interprofession, et on en sort grandit. On se rend compte que sur des dossiers traités en collégialité, nous sommes bien plus forts à plusieurs et le client ressort plus solide dans ses décisions".

Loi de finance 2023 : vers la suppression de la CVAE

Sur la loi de finances à proprement parler, celle-ci poursuit sa courbe d'infléchissement de l'impôt pour les entreprises. "Ce n'est pas très nouveau. Le taux diminue constamment depuis 2019", expliqueMe Bilel Hakkar, avocat fiscaliste au cabinet grenoblois Arbor, Tournoud et associés.

En effet, en plus de la réduction de l'impôt sur les sociétés (IS), les entreprises se verront progressivement libérées du paiement de la CVAE.

"La loi de finances 2021 avait déjà divisé cette cotisation par deux, la faisant passer de 1,5 % à 0,75 %, générant pour les entreprises en France une économie de 7,2 milliards d'euros. En 2023, la CVAE passe à 0,375 %, et sera nulle dès 2024. On reste dans l'objectif annoncé de restaurer la compétitivité des entreprises, d'autant que dans le paysage européen, la valeur ajoutée des entreprises françaises est la plus taxée, créant des distorsions de concurrence."

De son côté, Jean-Baptiste Chelle, associé fiscaliste au sein du cabinet Arthaud associés à Lyon, insiste sur l'application pratique du taux réduit de l'IS se référant, à une décision de la Cour administrative d'appel de Nantes en mars 2022.

"Celle-ci estime que lorsque la société qui demande à bénéficier du taux d’IS réduit de 15 % est détenue à au moins 75 % par une société mère d’un groupe fiscalement intégré, cette dernière doit répondre à la condition du seuil de chiffre d’affaires requis même si la société n’est pas elle-même membre de cette intégration fiscale."

Autrement dit, pas de taux d’IS réduit pour une société non-intégrée détenue par la société mère d’un groupe d’intégration fiscale dépassant le seuil de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires.

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Loi de finance 2023, un impact positif sur les entreprises à nuancer

Ce contexte fiscal plutôt favorable aux entreprises est cependant à nuancer, selon Jérôme Lopez, président de la CPME de l'Isère. "La CVAE est une cotisation injuste, qui n'est pas basée sur le résultat mais sur le chiffre d'affaires. On sait qu'en 2023 les entreprises vont avoir à faire face aux nouvelles hausses des matières premières qui redémarrent depuis janvier, au coût de l'énergie, à l'inflation qui nous oblige à maintenir les salariés avec une certaine capacité d'achats… Certaines entreprises ne vont pas gagner d'argent, devront solliciter leurs réserves, mais paieront la CVAE."

Jérôme Lopez rappelle aussi que sur un million d'entreprises créées en 2022, 600 000 étaient des autoentreprises. "Ces sociétés ne participent pas au bien commun, elles ne sont pas taxées. Elles ne contribuent pas aux financements publics. La CVAE aujourd'hui est payée par les entreprises qui font plus de 500 000 euros de chiffre d'affaires et qui ont un siège social clairement identifié. Donc, elle est majoritairement payée par les PME, par nos adhérents."

Ce qu'il faut retenir de la loi de finances 2023

  • Simplification des démarches administratives

A travers le guichet unique mis en place au 1er janvier par l'INPI, les entreprises devraient voir leurs démarches de formalités simplifiées : création, cessation ou encore modification d'activité. Les experts-comptables, avocats et notaires dénoncent pourtant des dysfonctionnements inhérents à cette nouvelle plateforme.

L'INPI doit par ailleurs créer un registre national des entreprise (RNE) afin de centraliser l'ensemble des registres existants : le registre du commerce et des sociétés (RCS), le répertoire des métiers (RM) et le registre des actifs agricoles (RAA).

  • Réduction du taux de l'impôt sur les sociétés (IS)

Le plafond augmente pour l'application du taux d'IS réduit de 15 %. Celui-ci est porté à 42 500 euros contre 38 120 auparavant.

  • Réduction de moitié de la CVAE

La suppression programmée totale de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises en 2024 passe d'abord par une réduction de 50 % de la CVAE en 2023. Cette année, le taux passe de 0,75 % à 0,375 %.

  • Prolongement du statut de jeune entreprise innovante (JEI)

La loi de finances 2023 prévoit le prolongement du statut JEI jusqu'à fin 2025. Petite évolution par ailleurs : celui-ci est limité aux entreprises de moins de 8 ans, contre 11 ans auparavant.

  • Prorogation du crédit d’impôt formation des dirigeants

Ce dispositif est prolongé jusqu'à fin 2024. Pour autant, impossible pour les entreprises de le renouveler pour les micro-entrepreneurs, comme c'était le cas en 2022, c’est-à-dire les entreprises qui possèdent moins de 10 salariés et un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros.

  • Crédit d’impôt pour de la rénovation énergétique

Mis en place depuis octobre 2020, le crédit d’impôt en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments à usage tertiaire est rétabli pour 2023 et 2024.

  • Les durées de contrôles Urssaf réduites pour les entreprises de moins de 20 salariés

À compter du 1er janvier 2023, la durée des contrôles Urssaf est limitée à trois mois pour les entreprises de moins de 20 salariés. Cette durée de trois mois peut être prorogée une fois sur demande expresse de l’une ou l’autre des parties.

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