L'heure est à la mobilisation générale chez les experts-comptables Auvergne-Rhône-Alpes. L'instance régionale emboîte le pas du conseil national de l'Ordre qui avait initié en 2020, l'Ecole de la profession.
Sa présidente, Odile Dubreuil, a ainsi convié le 6 mars à Lyon, une dizaine d'écoles de la région, dont l'ESCG, l'Icof ou encore Les Charteux, pour les sensibiliser à cette nouvelle structure destinée à mieux faire connaître les métiers de l'expertise comptable auprès des étudiants de la filière comptabilité et gestion notamment.
"L'objectif de l'Ecole de la profession est de promouvoir les formations diplômantes menant aux métiers de nos cabinets. Il ne s'agit pas d'une école mais d'une communauté d'établissements que nous voulons fédérer pour encore mieux faire connaître les débouchés de la filière d'expertise comptable", explique Odile Dubreuil.
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Experts-comptables : un manque d'attractivité malgré des formations qui font le plein d'étudiants
"Le manque d'attractivité de nos métiers est une réalité récurrente qui perturbe la vie en cabinet. Nous constatons un manque criant de collaborateurs", résume Jacques Maureau, vice-président au conseil national de l'Ordre des experts-comptables, président du Centre de formation de la profession comptable et ancien président du conseil régional Rhône-Alpes.
Pourtant, les formations en comptabilité font le plein avec, en 2019, 117 600 étudiants inscrits en école de commerce/gestion/comptabilité contre 152 000 en 2016 et 126 700 en 2011. 47 % des étudiants en expertise comptable sont passés par un diplôme de comptabilité et de gestion, un BTS ou une licence, selon les donnée d'Hellowork. "Si les écoles qui forment à la comptabilité n'ont pas de peine à remplir leurs classes, les étudiants ne se tournent en revanche, pas naturellement vers les métiers que proposent nos cabinets," regrette Jacques Moreau.
A Lyon, l'Ecole de la profession va lutter contre les préjugés sur la profession d'expert-comptable
Profession austère, voire surannée, horaires de travail lourds ou encore faible rémunération, font partie des préjugés auxquels les experts-comptables sont aujourd'hui confrontés. "Notre effort doit donc porter sur l'attractivité de nos métiers et nous devons démontrer que l'on peut s'y épanouir pleinement. Et il ne faut plus que les choix se fassent par défaut", complète Paul Chabrillat, élu au sein du conseil régional de l'Ordre des experts-comptables Auvergne-Rhône-Alpes.
Pas question en revanche pour ces professionnels du chiffre de faire de l'ingérence dans ces établissements et de piloter telle ou telle formation.
"Nous laissons aux enseignants le soin d'enseigner, l'idée est de pouvoir faire intervenir, non pas forcément des experts-comptables mais des collaborateurs de nos entreprises pour sensibiliser et informer les élèves (lycées et enseignement supérieur, Ndlr) sur la diversité de nos métiers", poursuit Jacques Maureau.
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La deuxième phase pour l'Ecole de la profession sera d'intégrer des programmes de formation, dont on sait que les cahiers des charges sont déjà bien calibrés. Déjà, la mise en place d'un bachelor professionnalisant "Responsable de mission en cabinet d'expertise comptable" à la rentrée 2022 (et reconnu par l'Etat) est un motif de satisfaction dans la profession : "Nous comptons environ 350 élèves inscrits en première année à l'échelon national. Nous en attendons 1 200 pour la rentrée 2023 et 2 400 pour celle de 2024", conclut Jacques Maureau.